La question du recyclage en Afrique: entre défis et initiatives citoyennes

Le continent africain est une des régions du monde qui témoigne de la plus forte augmentation en matière de déchets, fruit de sa croissance économique et démographique. En Afrique 1/4 de la population vivait en milieu rural il y a près de 50 ans. Aujourd’hui, le poids démographique urbain ne cesse de croître. Face au manque d’infrastructures, les villes ne  sont que très peu pourvues par les municipalités de machines servant à absorber et gérer les détritus (ex: camions-bennes). Les images de décharges surchargées où se confondent matériaux toxiques, outils électroniques et chimiques ainsi que les ordures ménagères, ou encore celles de détritus regroupés de manières aléatoire dans la nature et l’espace urbain sont récurrentes. Résultat, nombre de quartiers se retrouvent sans structures permettent l’assainissement de leur environnement.

Dans les zones plus rurales, comme en brousse ou en forêt, ils se retrouvent jetés dans la nature, brûlés ou encore servant de remblais. En 2015, le magazine Forbes déclarait que parmi les 16 villes les plus sales au monde, des pays comme le Mali, le Niger, l’Éthiopie, le Congo, le Tchad, la Tanzanie, le Burkina Faso, le Mozambique ainsi que le Nigeria figuraient dans le classement publié. Face au phénomène d’urbanisation rapide et la multiplication des commerces informels, la gestion optimale et le recyclage des déchets sont devenus, au-delà de l’aspect sanitaire, des grands enjeux économiques. Par conséquent, les décharges à ciel ouvert font parties du décor des périphéries des grandes villes où tous les déchets sont regroupés sans aucune distinction. L’éboulement de la décharge d’août 2017 qui a fait neuf victimes à Conakry est significatif de l’état alarmant de la situation. Ainsi, il est clair que ce phénomène est corollaire à la dégradation de la santé publique et met en danger la vie des populations les plus pauvres.

Les déchets : un défi africain?

 Toutefois, il est nécessaire de démontrer que les déchets ne proviennent pas tous du continent lui-même. En effet, l’Europe et les États-Unis utilisent l’Afrique comme dépotoir en y envoyant leurs déchets électroniques. Prenons le cas du Nigeria. D’après une étude récente fournie par les Nations Unies, environ 30 000 tonnes d’équipements électroniques (EEE) sont débarqués chaque année à Lagos dont 24% (soit environ 7 000 tonnes) ne sont plus en état de fonctionner et ne sont donc pas réparables. Et ce, en utilisant des contrebandes dans des véhicules d’occasion ou des containers non déclarés dans lesquels sont dissimulés des déchets électroniques. En collaboration avec le Basel Convention Coordinating Center (BCCC) pour l’Afrique, ils sont allés examiner 201 containers et 2184 véhicules d’occasions envoyés en direction des ports de Lagos. Au cours de 16 mois d’études ils ont découvert que sur 66 000 tonnes de produits électroniques de secondes mains expédiés, 16 900 tonnes n’étaient pas fonctionnelles. Plus de la moitié de ces produits proviennent de ports européens, principalement l’Allemagne et le Royaume-Uni. Les conséquences néfastes de ces pratiques ont été reconnues et prouvées par les auteurs de l’enquête : «Dans le meilleur des cas, notre étude montre qu’au moins 15.600 tonnes d’équipements non fonctionnels sont importés au Nigeria chaque année. Les équipements contenant des substances dangereuses, par exemple le mercure, sont les produits présentant un taux de non-fonctionnalité le plus élevé».

Pour lutter contre ce fléau, l’instauration de certificats de fonctionnalité pour autoriser le transport des équipements électroniques et électriques usagés est indispensable. Car, bien entendu, ce phénomène n’est pas une spécificité nigérienne. Nombre de pays ouest africains sont concernés par ce trafic mafieux, les chiffres dévoilés par l’Express sont déconcertants et révèlent l’ampleur des faits: « sur les 10 millions de tonnes de déchets d’équipements électriques et électroniques produits chaque année par les 28 Etats membres de l’Union européenne, moins d’un tiers ont ainsi été dépollués et recyclés. Le reste va se retrouver pour une bonne partie en Afrique de l’Ouest, particulièrement au Ghana. » Ce que l’on appelle les décharges sauvages ne cessent de se multiplier dans les banlieues de la capitale d’Accra malgré les dénonciations lancées par l’ONG Greenpeace à l’encontre des compagnies internationales qui perpétuent ces pratiques sans aucunes impunités. À titre indicatif, la décharge d’Agbogbloshie s’étale actuellement sur plus de dix kilomètres et représente l’un des sites les plus pollué de la planète avec plus de 40 millions de tonnes de déchets électroniques et électriques.

export of e waste

Des politiques lacunaires

Pourtant, avant l’intrusion d’éléments industriels au sein des sociétés africaines, les principes de recyclage et transformation étaient largement intégrés aux modes de vie et l’impact humain sur la dégradation de l’environnement relativement faible. À présent, il s’agit donc d’engager plusieurs transformations aussi bien structurelles que sociales pour faire face aux enjeux contemporains. On estime qu’en Afrique subsaharienne, une poubelle sur deux est ensevelie, dont 40% gisent dans des dépotoirs et à peine 2% sont incinérées. En résumé, il n’y a pratiquement aucun recyclage formel. Mais la gestion des déchets en tous genre et en tous lieux est fortement dépendante des structures bureaucratiques. Face aux actions lacunaires des États, la situation risque de s’aggraver si aucun changement effectif et rapide n’est effectué au niveau gouvernemental, administratif et fiscal. De manière générale, les conditions actuelles témoignent du peu de gérance voir d’un laissez-faire face à ces problématiques. Ce qui n’est satisfaisant ni sur le plan social, ni environnemental.

Si l’on s’en tient à la définition communément admise du service public d’élimination des déchets, c’est-à-dire assurer un enlèvement auprès de l’ensemble de la population, puis l’évacuation hors agglomération en vue du stockage et d’un traitement et/ou d’une utilisation; on peut affirmer que les grandes agglomérations subsahariennes sont loin de l’objectif visé. Ceci dit, l’amélioration des systèmes préexistants est relativement complexe. D’abord, il y a des contraintes urbaines: les quartiers dits « spontanés » restent majoritairement inaccessibles aux véhicules classiques de récupération des ordures ménagères (bennes). Ensuite, il est nécessaire de relier des lieux de production à des sites de tri, recyclage et traitement plus élaborés en fonction de la complexité du déchet à traiter. De plus, il faut créer des connexions avec une multiplicité d’acteurs aux intérêts divers. Dans un effort de coordination, l’État doit établir des connexions entre les entreprises, les multiples échelons de la sphère publique ainsi qu’entre les associations locales et internationales et les travailleurs individuels qui vivent du tri/recyclage. Cela est d’autant plus délicat qu’il existe une multiplicité d’acteurs informels qui influent sur le système global.

Quel espoir pour le recyclage?

 Mais quels sont les différents type ou « fraction » de déchets produits par les africains? En effet, tous n’ont pas le même impact sur l’environnement et ne nécessitent pas le même type de traitement. D’abord, certaines activités engendrent la plus grosse quantité de déchets. Par exemple, la construction de bâtiment fait partie des secteurs produisant la plus grosse quantité avec des rejets que l’on nomme « déchets inertes » car ils ne se décomposent pas. Ensuite, il y a les déchets biodégradables issus de la consommation alimentaire et les déchets recyclables en provenance des entreprises, commerçants et petites industries comme le verre, papiers et certains métaux qui peuvent être recyclés. De manière plus surprenante, le sable est la première ou seconde « fraction » des ordures en importance quantitative. Cette présence de sable est principalement liée au balayage des espaces privés, contribue à l’augmentation du poids des ordures, et par conséquent, à la difficulté de leur transport. Ainsi, l’option du « tri à la source » du sable se présente comme une véritable solution technique de la gestion de ce type de déchets en opposition aux déchets électroniques plus dangereux.

Enfin, la question du plastique reste centrale. Si plusieurs États comme le Rwanda, le Kenya ou encore le Bénin ont entamé des mesures pour réduire son utilisation, on ne peut en dire autant pour le Ghana. En juin 2018, le ministre de l’Environnement, Kwabena Frimpong-Boateng, justifiait l’absence de décisions étatiques par les pratiques d’extractions illégales: « On dit que certains pays africains ont interdit le plastique et qu’au Ghana, nous devrions faire de même. Mais à cause des activités minières illégales, nos rivières sont polluées, et la population compte sur les sachets et bouteilles plastiques pour boire ! ». L’année précédente, le président Nana Akufo-Addo avait exprimé l’ambition de faire d’Accra la ville la plus propre d’Afrique mais le service de gestion des déchets d’Accra (Accra Metropolitan Assembly) dénombre encore 3.000 tonnes de déchets journaliers.

Comme nous allons le voir, bien que les initiatives privées se développent, l’appui étatique reste indispensable. C’est pourquoi, les États et les collectivités territoriales sont incités à adopter une approche transversale public/privé.

Acteurs non étatiques: la relève? – Les entreprises privées

 Face au manque d’efficacité des Etats africains, la relève pourrait bien venir des entreprises privées. En effet, même en l’absence de chiffres officiels sur l’ensemble de la région, force est de constater que les exemples de nouvelles PME spécialisées dans le traitement des déchets et du recyclage sont de plus en plus courants dans la presse. Elles font d’autant plus parler d’elles qu’il s’agit souvent de success-stories. De fait, leur activité parvient à répondre au moins en partie aux besoins des populations et des Etats dans ce domaine. Les déchets étant un problème impactant directement la vie des gens, les possibilités d’emplois et de travails dans ce secteur sont nombreuses. Il convient à ce titre de distinguer deux types d’entreprises : celles qui promettent d’améliorer le quotidien des populations par le biais du recyclage et du traitement des déchets urbains (entreprises de service), et celles qui se contentent de revendre aux particuliers des produits recyclés au préalable (par leur soin ou non).

Ainsi, au Nigéria, la start-up Wecyclers fondée par Bilkiss Adebiyi-Abiola a beaucoup fait parler d’elle en raison de son succès fulgurant. Ceci, elle le doit à un principe simple sur le papier, mais qui se révèle particulièrement efficace dans les faits : l’idée que le processus de traitement et de recyclage des déchets doit impliquer l’ensemble de la population ainsi que l’Etat. Wecyclers se propose de ramasser des déchets à la demande des utilisateurs pour ensuite les revendre à l’Etat de Lagos via sa société Lagos Waste Management Agency, qui s’occupe ensuite de leur recyclage. Là où elle se révèle particulièrement efficiente, c’est dans sa capacité à fidéliser grâce à un système de points. Plus on signale de poubelles à ramasser, plus on accumule de points qui peuvent ensuite être échangés contre des biens de consommation ou de l’argent. Ce système incite donc les utilisateurs à porter une attention plus importante au sort de leurs déchets domestiques. Les habitants issus des quartiers les plus défavorisés y trouvent, dans le même temps, une source de revenus non négligeable.

Ainsi, la démarche de  Wecyclers s’inscrit dans une volonté de remédier à un problème tout en sensibilisant les populations sur les questions écologiques et environnementales. En 2018, elle comptait près de 17 000 abonnés et réalisait un chiffre d’affaire annuel de 177 000 euros[1], ce qui est déjà prometteur pour une jeune PME.

Le groupe Africa Global Recycling au Togo repose sur un principe similaire, sauf qu’au lieu d’être rétribués avec des biens, les participants le sont uniquement avec de l’argent. En outre, bien que cette entreprise collabore avec les collectivités locales, elle revend également ses collectes à d’autres groupes privés. Son objectif n’est pas seulement d’avoir un impact sur l’écologie, mais plutôt sur l’ensemble de la société, comme souligné sur son site internet : « Environnement, Société et Economie sont très liés et interdépendants, c’est pourquoi A.G.R entend développer avec ses clients une logique de partenariat « Gagnant-Gagnant » avec la prise en compte de tous les facteurs sociaux, économiques et environnementaux dans la planification de leur développement. ». L’œuvre d’Africa Global Recycling s’inscrit donc dans un projet de développement global où la question du traitement des déchets doit servir de tremplin à l’élaboration de solutions pour l’ensemble de la société.

Autre exemple, celui de l’entreprise Binedou Global Service qui consiste à collecter puis transformer des déchets en briques ou en pavés à destination des rues de Conakry. Sa fondatrice, Mariam Keita, interpellée par la prolifération de déchets dans la ville a décidé de remédier à ce problème. Son objectif est non seulement d’assainir les rues de Conakry, mais aussi de participer à son échelle au développement global de son pays. En effet, elle veut par son initiative créer de nouveaux emplois notamment pour les femmes ainsi que les personnes issues des milieux les plus défavorisées pour prouver que : « Même si on est né et a grandi dans la pauvreté, on peut aussi participer au développement de son pays », étant elle-même dans ce cas. Pour l’instant, l’entreprise n’en est qu’à ses débuts et n’a pu vendre qu’environ 500 mètres carrés de pavés. Cependant, elle demeure en bonne voie puisque sa créatrice a pu participer au sommet Youth Connekt Africa 2018 qui met notamment en relation des jeunes entrepreneurs avec des investisseurs [2].

Ainsi, les entreprises privées demeurent des acteurs importants dans les sociétés africaines car elles participent non seulement à la conscientisation des populations sur les questions écologiques et environnementales (qui impactent des secteurs très divers tels que l’urbanisme ou encore la santé), mais également l’économie du pays. Les PME qui commercialisent des produits recyclés sont en mesure de vendre des articles de la vie quotidienne à un coût moindre par rapport à des produits exportés ou nécessitant du matériel importé. Ils sont donc plus accessibles pour une plus grande frange de la population. De plus, à terme, elles peuvent encourager les citoyens ainsi que les Etats à adopter de nouvelles habitudes de vie bénéfiques à l’environnement (nouvelles habitudes de consommation, tri des déchets, réutilisation et recyclage, mise en valeur de matériaux réutilisables et non polluants, etc…) du fait de leur implication. De même, cela pourrait pousser les Etats à être beaucoup plus actifs dans ce domaine. Cela nourrit l’espoir que ce type d’initiative puisse inciter les gens à d’avantage s’organiser pour pallier ensemble les manquements des Etats dans divers secteurs, comme l’a exprimé Mariam Keita.

A ce stade, on pourrait se demander si finalement ces entreprises ne sont pas plus efficaces que les Etats ? Il convient de nuancer cette idée en soulignant que même si elles sont beaucoup plus dynamiques et que leur travail vient compenser en partie l’inaction des Etats africains, ces-dernières se révèlent tout de même beaucoup plus efficaces lorsqu’elles agissent de manière conjointe avec eux ou qu’elles obtiennent leur soutien affiché. Dans le cas d’entreprises comme Wecylcers, on peut même affirmer que son succès repose essentiellement sur sa collaboration avec l’Etat nigérian. Leur action consiste en fait à exploiter les infrastructures préexistantes mises en place par l’Etat (ici, le service de collecte et de recyclage du Lagos Waste Management Agency) et à les optimiser grâce à des systèmes novateurs (l’utilisation d’une application pour fidéliser les utilisateurs).

Enfin, ces entreprises connaissent des difficultés communes à toutes les autres PME liés entre autres au manque de moyens/financement, au manque de clientèle (notamment dans le cas d’un désintéressement des populations quant aux questions environnementales face à d’autres problèmes considérés comme plus immédiats et préoccupants à leurs yeux) au manque de matériel nécessaire au bon fonctionnement, etc… Etant donné que la question du traitement des déchets est un enjeu qui concerne l’ensemble de la société elles se révèlent d’autant plus efficaces et fructueuses lorsqu’elles collaborent directement avec les populations ou bien par l’intermédiaire des Etats qui intègrent leur démarche dans une politique. L’un des problèmes est lié au fait que leur impact à l’échelle étatique est encore trop faible pour provoquer des changements notables, bien qu’il s’agisse déjà d’initiatives  très encourageantes. Par ailleurs, selon l’activité choisie, ces PME n’encouragent pas forcément les gens à recycler d’eux-mêmes, mais plutôt à acheter des produits recyclés, ce qui est déjà bien mais pas assez si l’on veut des changements profonds.

La société civile

Il s’agit de citoyens qui tentent à leur échelle de changer les choses. La différence avec les PME c’est que leur activité n’a rien d’officielle, elle est dite « informelle ». Dans le cas des associations, la différence réside dans l’absence d’objectifs lucratifs.

La pratique du recyclage répond souvent à des besoins immédiats de la vie quotidienne. Elle est donc pratiquée avant tout par ceux désirant se lancer dans une activité lucrative informelle pour échapper au chômage. En effet, le recyclage constitue pour les particuliers un débouché économique relativement accessible dans la mesure où les déchets à recycler et transformer sont à la portée de tous dans les zones urbaines (d’où le nombre de plus en plus important de petites entreprises vendant des objets issus du recyclage). Ainsi, cela peut se faire sans pour autant qu’il y ait conscientisation au niveau des enjeux environnementaux et écologiques. D’autre part, la collecte des déchets et/ou le recyclage sont également pratiqués par des citadins qui réagissent au constat qu’il est nécessaire de changer les choses pour améliorer leur quotidien. Leur démarche répond alors à la nécessité d’obtenir un espace de vie plus sain et agréable, notamment dans les zones urbaines qui sont littéralement envahies de déchets, causant ainsi un certain nombre de désagrément allant du plus trivial au plus vital (encombrement de l’espace public, mauvaises odeurs mais aussi maladies, présence de nuisibles…). Enfin, il peut s’agir d’une combinaison des deux raisons précédentes ajoutées à une importance accordée aux enjeux environnementaux. C’est notamment dans ce-dernier cas de figure que des associations locales sont créées afin de trouver des solutions à ces problèmes.

De fait, l’initiative des particuliers peut consister en une activité de recyclage, tri des déchets, etc… Mais aussi à sensibiliser leurs concitoyens sur des questions environnementales, en donnant l’exemple mais aussi en créant des associations ou organisations non gouvernementales. Par exemple la fondation du footballeur camerounais Roger Milla intitulé « Cœur d’Afrique »[3] organise des campagnes de sensibilisation et de formation auprès des jeunes ou encore des collectes de déchets trimestrielles dans des communes camerounaises. Dans la même optique, une guinéenne, Aïcha Traoré expose ses créations dans sa galerie à Conakry (des pneus transformés en fauteuils ou encore en sac à main – source) puis les revends avec l’espoir de vulgariser ce type de produits en promouvant l’idée qu’il s’agit d’objets de consommation tout à fait respectables. La branche ghanéenne de l’ONG Plastic Punch a décidé de prendre en charge les problèmes liés au plastique. En effet, les côtes du Golfe de Guinée sont victime des rejets de la marée comme en témoigne l’accumulation des résidus de plastiques échoués sur les plages ghanéennes. À l’heure actuelle, les littoraux sont particulièrement touchés (on compte l’équivalent d’un camion poubelle déversé chaque minute dans les océans d’après le mouvement World Clean Up Day). Ce sont donc les habitants qui ont décidé de se mobiliser pour nettoyer eux-mêmes leur plage et exercer des actions de sensibilisation via Plastic Punch, mouvement qui fut d’ailleurs rejoint par un bon nombre de bénévoles internationaux. Une fois récupéré, le plastique est revendu aux entreprises pour la fabrication de briques utilisées dans la construction de routes. L’argent collecté est par la suite reversé aux communautés locales.

Par ailleurs, les particuliers connaissent souvent encore plus de difficultés que les PME notamment au niveau du manque d’équipements et de savoir-faire (internet, permet en partie de pallier ce problème, en mettant à disposition un grand nombre de ressources et d’informations à ce sujet). Mais tout cela dépend aussi à quelle échelle ces particuliers veulent porter leur activité (s’il s’agit juste de besoins domestiques, ou si c’est pour vendre de manière informelle le fruit de son recyclage, par exemple). Ils sont donc plus susceptibles de courir des risques en termes de santé s’ils ne savent pas quels types de matériaux ils ramassent et comment les manipuler en toute sécurité. Au niveau de la conscientisation, l’action des particuliers peut avoir un impact positif ou neutre, selon les motivations. En tout cas ce type d’initiative peut encourager les phénomènes d’émulation (sans pour autant qu’il y ait conscientisation cependant, encore une fois cela dépend des motivations premières).

Finalement, la question du recyclage et du traitement des déchets en Afrique constitue une problématique à laquelle, une fois de plus, la plupart des États africains ne parviennent pas à y répondre de manière satisfaisante. De ce fait, bien que les initiatives du secteur privé ainsi que des particuliers soient louables et prometteuses, il n’en demeure pas moins que le travail à faire reste colossal. On peut toutefois espérer que le travail de sensibilisation effectué, de même que le dynamisme de ces citoyens, aboutissent à terme à des changements majeurs.

Article rédigé par FOFANA Mariam et NDIAYE Awa


https
://www.jeuneafrique.com/753750/economie/nigeria-la-start-up-wecyclers-lorgne-le-marche-benin ois/[1]

[2]

https://medium.com/@pnudfr/mariame-keita-entrepreneure-sociale-en-guin%C3%A9e-50ac27460091 [3]

http://www.afriqueexpansion.com/dossier0/3303-le-recyclage-en-afrique-quelques-projets-encourage ants.html

https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/environnement-africain/des-voitures-doccasion-ch argees-de-dechets-electroniques-pour-lafrique_3055045.html

https://www.lepoint.fr/economie/edem-d-almeida-les-dechets-en-afrique-subsaharienne-c-es t-toute-une-histoire-15-09-2018-2251458_28.php

https://www.geo.fr/environnement/dechets-dans-le-monde-c-est-l-overdose-185938

https://www.lepoint.fr/economie/environnement-ghana-la-resistance-aux-dechets-plastiques- s-organise-15-09-2018-2251428_28.php

https://www.jeuneafrique.com/560457/economie/guinee-comment-est-financee-la-gestion-de s-dechets-a-conakry/

https://www.jeuneafrique.com/508289/societe/nigeria-wecyclers-la-start-up-qui-transforme-le s-dechets-en-revenus/

https://www.france24.com/fr/20180504-nigeria-europe-dechets-electroniques-voitures-occasi on-epa

https://www.greenit.fr/2018/05/22/leurope-principal-trafiquant-de-dechets-electroniques-niger ia/

http://wecyclers.com/ http://www.africaglobal-recycling.com/

http://rogermillafoundation.org/environnement/

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :