Afronautes : les nations africaines et les enjeux spatiaux

©Le vice-président sud-africain David Mabuza, lors de l’inauguration d’un radiotélescope à Carnarvon (Afrique du Sud), le 13 juillet 2018. MUJAHID SAFODIEN / AFP

Conquêtes, terres et richesses ! — De nos jours, il n’est pas étonnant que le vocabulaire colonial refasse surface autour de la notion de « conquête spatiale » qui est devenue un enjeu planétaire. Cette conquête n’est plus comme autrefois la mainmise de deux États et idéologies contradictoires à savoir les États-Unis d’Amérique et l’URSS. Aujourd’hui, on compte dans le domaine spatial des nations et blocs continentaux comme la Chine, l’Union Européenne, l’Inde, le Brésil ou encore l’Union Africaine.  C’est plus précisément suite à la chute de l’URSS, au début des années 1990, que la conquête spatiale perd peu à peu de sa pertinence dans le débat public et la politique mondiale. Ce désintérêt s’explique aussi par la faible rentabilité des programmes spatiaux par rapport aux investissements publics. Pourtant, ce sont ces travaux aux coûts pharaoniques qui ont donné naissance des années auparavant à des projets ambitieux qui ont mené Youri Gagarine en orbite en 1961 ou Neil Armstrong sur la lune en 1969.  

Pour les nations, les peuples africains et leurs diasporas, le début de la conquête spatiale a eu lieu dans un contexte colonial puis « postcolonial ». Nombreuses sont les nations qui de 1958 à 1991 sont des témoins passifs et au mieux fournisseurs de matières premières, métaux rares et parfois même de cobayes — comme par exemple les quarante chimpanzés  achetés au Cameroun orential par la NASA dans les années 50. 

Pour des raisons de coûts, la nouvelle conquête spatiale s’est liée aux ambitions individuelles des ultra-riches dotés d’un capital économique et industriel important. Rappelons ainsi que 26 des plus grosses fortunes du monde possèdent autant de richesses que la moitié de la population mondiale (Oxfam, 2020). Ces ultra-riches jouent plus que jamais un rôle central dans les politiques spatiales, via des lobbyings mais aussi via l’acquisition des marchés publics et de subventions étatiques assez généreuses. Les velléités corporatistes et commerciales sont bien réelles de nos jours face à ce que représenterait la libéralisation de l’espace et la libre exploitation de ses ressources minières extra-terrestres pour des entreprises du secteur privé.

Cette mobilisation vers les cieux reflète parallèlement les inégalités géopolitiques et économiques entre les pays du nord et du sud.  Quels sont alors les enjeux réels de l’espace pour les pays africains ? Cette question semble rarement présente dans les conversations et l’imaginaire collectif. Les pays africains ambitionnent-ils de devenir des nations avec des colonies spatiales ? Le doute persiste. Les enjeux de l’espace  définis dans le contexte africain ne semblent pas vraiment être synonyme de conquête, de colonisation et d’exploitation des ressources extra-terrestres. Ces nations, pour l’heure du moins, se tournent vers les cieux afin d’y trouver des solutions à des problématiques terrestres : les télécommunications, la radiodiffusion, les communications de données météorologiques etc.

Les Afronautes : la genèse contemporaine des ambitions spatiales 

Au cours des années 1960, la Zambie (ex-Rhodésie du Nord) à l’aube de son indépendance, met en place un programme spatial pour aller sur Mars. Ce projet ambitieux pour cette jeune nation est porté par Edward Makuka Nkoloso, fondateur de l’Académie nationale zambienne des sciences, de la recherche spatiale et de la philosophie. Le but de la mission sur Mars est de participer à l’évangélisation des martien(ne)s via l’envoie d’un vaisseau avec une jeune fille de 17 ans, deux chats et un missionnaire chrétien. Le professeur Makuka, convaincu de la réussite de son programme, a fait construire une fusée de 3 mètres, composée d’aluminium et de cuivre. La fusée nommée D-Kalu  en l’honneur du président Kenneth Kaunda, avait initialement un lancement prévu le 24 octobre 1964. Après de nombreuses demandes aux autorités locales, le programme fut repoussé pour éviter d’apporter une ombre médiatique à la nouvelle nation, le jour même de son indépendance. Par la suite, le professeur Makuka a fait la demande d’une somme de 7 millions de livres zambiennes pour le lancement du projet auprès de L’UNESCO. Sans réponse, le projet fut reporté. 

Rapidement après l’alunissage de Buzz Aldrin et de Neil Armstrong en 1969, le projet du professeur Makuka fut abandonné. Mais l’histoire retiendra l’appellation  « Afronauts » (afronautes en français) soit la contraction d’Africains et astronautes. Plus récemment, ce n’est que le 25 avril 2002, que le milliardaire anglo-sud-africain Mark Shuttleworth devint le premier africain et donc Afronaute de l’histoire à être aller en orbite. Ainsi, le terme  « Afronaut » a survécu au professeur Makuka bien après sa mort en 1989. Dans les œuvres de sciences-fictions et fictions spéculatives, africaines et diasporiques, le terme en lui-même fertilise les imaginaires futuristes et afro-futuristes.

Mais, le cas de la Zambie n’est pas unique sur le continent. À titre d’exemple, en 1977,  Mobutu Sese Seko, alors dirigeant du Zaïre (République Démocratique du Congo actuelle), ambitionne lui aussi de se positionner sur les enjeux de l’espace  avec un projet dénommé le Plan Mobutu. C’est à l’entreprise d’Allemagne de l’Ouest, OTRAG spécialisée dans l’industrie spatiale, que revient l’exploitation du projet et la mise en place des séries de lancements depuis la province du Katanga actuel. Dans les faits,  2⁄3 des lancements sont une réussite. Cependant, sous la pression du gouvernement français et de l’Union soviétique, les rapports entre le Zaïre et ORTAG prennent fin au cours de la même décennie. En 1980, OTRAG délocalise ses installations de production et ses essais sur un site désertique en Libye avec notamment des séries de tests réussis à partir de 1981. Malheureusement, perdant de l’argent et surtout des investissements, OTRAG  ferme ses portes en 1987. Au passage, le gouvernement de Mouammar Kadhafi confisque tous les équipements et installations de l’entreprise, dans l’espoir d’utiliser plus tard la technologie allemande. 

Main basse sur l’espace : autopsie d’une future colonisation spatiale à la fois  corporatiste et nationaliste

C’est paradoxalement à cause de ces inégalités technologiques et plus tard des ingérences que la convention internationale du 26 janvier 1967 dit « Traité de l’espace » est apparue comme pertinente. En effet, elle interdit clairement l’appropriation privée ou nationale de l’espace. L’espace est donc au regard de cette convention un bien propre à toute l’humanité et aucun État en particulier ne peut s’en accaparer. Cette vision est accessoirement soutenue par de nombreuses nations du sud, endettées, nouvellement sorties du joug du colonialisme et des guerres civiles. Conscientes qu’elles pourraient se retrouver lésées dans cette course à l’espace (notamment face à l’Occident et au bloc communisute), la grande majorité des nations du sud signe ce traité  devenu central pour le droit spatial moderne. 

Un revirement est apparu en 2015, sous la présidence d’Obama aux États-Unis d’Amérique.  Le congrès du gouvernement étatsunien a notamment  voté l’entrée en vigueur d’une loi sur la compétitivité des lancements spatiaux commerciaux, dite « Space Act ». Cet outil législatif autorise désormais les entreprises privées étatsuniennes à effectuer des recherches, mais aussi à extraire des matières premières et autres ressources dans un but purement commercial. L’on pourrait parler d’un néo-libéralisme spatial puisque cette acte prône une liberté maximale pour les entreprises et le minimum d’intervention de l’État sur les questions spatiales.

Le traité de l’espace de nos jours

À cette commercialisation s’ajoutent de manière analogue les questions de droit de propriété. En sous texte, le « Space Act » est une violation directe des principes juridiques qui régissent le droit de l’espace. Les limites du traité sont donc remises en cause notamment du fait de la place du secteur privé, et des inégalités technologiques entre les nations. Même si quelques pays africains ont fait ou font partie d’un programme spatial (Nigéria, Egypte, Afrique du Sud), les réalités sont complexes et disparates. D’où la nécessité d’une union. Aujourd’hui encore, pour la quarantaine de satellites africains dans l’espace, beaucoup sont essentiellement lancés depuis Baïkonour en Russie, Chennai en Chine, parfois même depuis Kourou en Guyane française.

Les mobilisations et enjeux de l’espace  en Afrique : au firmament de l’optimisme 

Forcées de faire face à elles-mêmes sur la question spatiale, un constat s’impose pour les nations africaines : que faire ? À ce jour, aucun pays africain ne dispose d’une industrie qui lui permettrait de développer avec ses propres moyens des infrastructures spatiales. Pourtant en 2016, Ogbonnaya Onu, ministre nigérian des Sciences et technologies a annoncé un premier objectif sur ces enjeux, à savoir l’envoie d’un astronaute dans l’espace d’ici à 2030. Pour atteindre cet objectif, les membres de la Narsda (National Space Research and Development Agency, l’agence spatiale nigériane fondée en 1999) effectuent actuellement des démarches pour obtenir des transferts technologiques avec d’autres nations dont la Russie, le Royaume-Uni, la Chine etc. La Côte d’ivoire a d’ailleurs emboîté le pas dans la mise en place d’un programme spatial au cours de l’année 2021.

Au niveau continental, ce n’est qu’à la fin des années 2010 que l’Union africaine a lancé l’African Space Agency (ASA), une agence basée en Egypte qui va servir à coordonner la stratégie spatiale du continent. Il s’agit de plus clairement d’une approche conjointe pour des acquis  et connaissances scientifiques et technologiques dans le but de garantir prioritairement le développement durable de l’Afrique. Dans la pratique, il s’agit surtout d’une approche satellitaire, puisque ces satellites permettent de favoriser l’accès aux télécommunications ou la surveillance des territoires (un atout majeur pour le contreterrorisme) et constituent une aide pour les études scientifiques et météorologiques  (changement climatique ou encore la désertification dans la zone sahélienne). 

L’Afrique en 41 satellites

Via son agence panafricaine et spatiale, l’Union Africaine s’est fixée un agenda pour l’an 2069 portant sur son entrée de l’espace afin de permettre une contribution significative et la mise en œuvre de la Stratégie scientifique, technologique et d’innovation pour l’Afrique (STISA). Cet objectif est assez récent puisqu’il est le fruit de la seconde session du comité technique spécialisé sur l’éducation, la science et la technologie (CTS-EST) qui s’est tenue du 23-24 octobre 2017 au Caire (Egypte). Dans une approche plus globale l’union envisage de faire de l’espace,  l’une des solutions face aux problèmes que rencontrent le continent, afin d’obtenir une « Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique sur la scène mondiale ». 

La stratégie spatiale de l’Union Africaine : les besoins sociétaux

Les blocs de l’Est et de l’Ouest : nations africaines, nations non alignées 

La nouvelle guerre froide et spatiale semble se dessiner à nouveau entre deux blocs de l’Est et de l’Ouest. La Lune, en raison de sa proximité, incarne une étape majeure pour tous. À l’Est, l’agence spatiale chinoise CNSA et Roscomos, l’agence russe, collaborent.  À l’Ouest, c’est la NASA qui travaille en partenariat avec des agences comme  l’Agence Spatiale Européenne (ESA).

Le bloc de l’Est :  CNSA et Roscomos 

  • CNSA : Pour l’agence spatiale chinoise, fondée le 22 avril 1993, plus rien n’est impossible. En décembre 2020, elle a fait aluner la sonde Chang’e-5 dans l’Océan des Tempêtes (région de la Lune) afin de collecter des échantillons de l’astre lunaire. Par la même occasion, elle a planté le premier drapeau chinois sur le satellite, 51 ans après la mission Apollo 11. Aujourd’hui, la CNSA travaille sur des futurs lanceurs lourds nécessaires pour des vols habités lunaires et aussi d’une puissance de lancement de ses fusées comparable à celle du Space Launch System de la NASA. Parallèlement, elle envisage la création d’une station internationale de recherche lunaire dénommé International Lunar Research Station (ILRS). Les chefs des deux agences russes et chinoise à savoir Dimitri Rogozin (Roscomos) et Zhang Kejian (CNSA) ont notamment signé un accord de coopération lors d’une rencontre, le 9 mars 2021. 
  • ROSCOMOS : Pour cette agence russe fondée en 1992,  le programme russo-chinois ILRS marque un tournant dans son histoire et garantit un gain de temps et d’argent à cause  du niveau technique que les deux pays ont  individuellement sur ce domaine. Cette collaboration fait véritablement d’eux un bloc important à la fois scientifique et technologique. Cette position avantageuse de la Russie s’explique notamment par l’impossibilité des États-Unis d’Amérique de coopérer avec la Chine depuis l’amendement Wolf voté en 2011 qui interdit à la NASA l’utilisation des fonds fédéraux pour mettre au point des projets communs avec la Chine. 

Le bloc de l’Ouest :  la NASA et les agences spatiales des pays alliés.

  • NASA : fondée en 1958 au début de la première conquête spatiale, elle ambitionne aujourd’hui de gagner la nouvelle conquête spatiale via son programme Artémis qui  a pour but de faire alunir sur la lune une astronaute, un astronaute et des robots d’ici 2024. Le but est d’intensifier l’exploration de la lune avec plus de détails et de précisions qu’en 1969. Il s’agit aussi d’y chercher des traces d’eau et de ressources naturelles exploitables. Par la suite, la mission a pour but, à l’aide de ses partenaires, de mettre en place une autre mission pour 2028. Grâce à ses connaissances de la lune, la NASA ambitionne d’effectuer les premières démarches vers Mars, en y envoyant des astronautes les décennies suivantes. Dans la pratique, la NASA est équipée de la fusée Space Launch System (SLS), l’une des plus puissantes de la planète pour le moment. Ses partenariats sont nombreux : il s’agit notamment de  l’Agence Spatiale Européenne (ESA), la CONAE (Argentine), l’ASA (Autriche), le CSIRO (Australie), l’INPE (Brazil) et de la CSA (Canada). Parallèlement, la NASA a aussi des partenaires commerciaux notamment SpaceX, l’entreprise du canadien, sud-africain et étatsunien, Elon Musk.

Malgré la concurrence, la majorité de ces agences spatiales (à savoir l’ESA, la CNSA, le ROSCOMOS et la NASA) font partie des agences réunies au sein de la Station Spatiale Internationale (ISS). La compétition demeure centrale pour ces nations qui sont déjà lancées sur leurs politiques et plans spatiaux. Comme le disait Kwame Nkrumah « Nous ne regardons ni vers l’Est ni vers l’Ouest : nous regardons vers l’avant », et cette citation devra symboliser à elle seule les rapports à venir entre les nations africaines et le bloc de l’Est et de l’Ouest surtout dans ces temps très troublé. Plus particulièrement, la bipolarité de la conquête spatiale offre actuellement une véritable opportunité pour les pays du continent africain de poser les jalons d’un rapport à l’espace différencié. Il s’agirait d’un rapport nouveau, loin de l’anthropocène, du capitalocène et même de l’extracto-cène, avec des ambitions pour l’espace qui ne peuvent et ne doivent pas être exploitatrices, extractives et coloniales. Mais dans un premier temps, les transferts technologiques via l’ASA (l’Agence spatiale africaine) sont primordiaux pour avoir une ou des voix qui comptent. Entre le bloc de l’Est et de l’Ouest, ne pas s’aligner est la meilleure option, pour diversifier ses partenaires et acquérir les technologies. D’un autre côté, un alignement paritaire ou presque  entre le bloc de l’Est et de l’Ouest serait une alternative pour mutualiser les acquis et ressources obtenus des deux parties, mais elle pourrait porter préjudice sur le long terme. 

En sous-texte des enjeux de l’espace , se pose aussi la question de la lutte contre la fuite des talents et des experts notamment dans le domaine scientifique. Il y a donc une nécessité d’investir sur l’emploi, la promotion,  le financement de la recherche scientifique et académique. L’espace, infini, ne peut être engagé dans la précipitation. Les réalités terrestres comme la sécurité alimentaire, l’accès à l’énergie, la stabilité politique et économique devront rester une priorité.  En ce sens, il est important de ne pas faire de l’espace une panacée aux problèmes endémiques que rencontrent les pays du continent. Il est évident que l’ambition spatiale des pays africains est positive pour les peuples — tant qu’elle ne porte pas avec elle un projet colonial. Et en ce début de siècle, cette ambition arrive à point nommé, au regard des connaissances  scientifiques et des questionnements actuels sur le Tout Vivant dont l’humain fait partie. Si l’Union Africaine à travers l’ASA n’a pas un pouvoir de coercion et de mobilisation scientifique, c’est véritablement aux nations africaines et en particulier aux groupes sous-régionaux qu’il revient d’effectuer un travail de terrain, structurel et voir même philosophique. Fort heureusement, les enjeux de l’ASA ont pour le moment, pour unique objectif de répondre aux défis que rencontre le continent.

Auteur :

Liko IMALET, est un artiste audiovisuel basé à Paris. Il est étudiant à l’école de management de la Sorbonne, membre de Justice For Cameroon et Secrétaire général de l’AMECAS.

Bibliographie :

Capitalocène, Réflexions sur l’échange écologique inégal et le crime climatique à l’âge de l’Anthropocène, Christophe Bonneuil, Dans EcoRev’ 2017/1 (N° 44), pages 52 à 60.

« Espace : l’Afrique en 41 satellites ! », Seynabou Babou, le 08 janvier 2020 par l’Agence de Presse Africaine (APA).

Face of Africa, « Mukuka Nkoloso: The Afronaut »,  CGTN,  diffusé le Juillet 2019.

  L’Afrique, un continent tourné vers le ciel et la course aux satellites, posté le 7 février 2020 par Chaymaa Deb dans Espace, Éditions techniques de l’ingénieur.

L’AGENCE SPATIALE AFRICAINE Vecteur de développement,  Sékou Ouedraogo (ingénieur en Aerospatial), Préface de Jean-Loup Chrétien, Collection : Diplomatie et stratégie, AFRIQUE SUBSAHARIENNE, 2015;

« L’essor de l’industrie spatiale africaine, une chance pour le développement du continent », Décembre 2020,  France 24 

« Les Russes et les Chinois prêts à une coloc lunaire » de Camille Gévaudan, Libération, le 9 mars 2021.

Séverine KODJO-GRANDVAUX, Penser le Tout-Vivant, Philippe Rey,  2021.

« The Time When Zambia Tried To Go To Mars » [«La fois où la Zambie a essayé d’aller sur Mars »], documentaire de SideNote, 2018.

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