D’une Rive à l’autre de l’Atlantique : la valse de la perte de prestige de l’Occident.

La seconde décennie de ce XXIème siècle s’annonce comme une période de grands bouleversements à travers le monde. Nous pouvons d’emblée, en effet, affirmer être d’accord avec l’opinion qui considère que, ce qui est rentré dans l’histoire – avec le nom d’ « invasion du Capitole » –, ce mercredi 6 janvier 2021 aux Etats-Unis, peut être annonciateur d’une nouvelle ère. Parce que fortement révélateur des failles d’un système au travers duquel la civilisation occidentale est parvenue au sommet de sa suprématie. Laissons aux réseaux dits « sociaux » le loisir du rire et de la moquerie. Que nous inspire cette entrée dramatique (au sens artistique du terme) dans l’année 2021 que nous a offert la première (?) puissance mondiale ? En quoi est-il permis de parler d’un mouvement de perte de prestige et de recul de l’hégémonie occidentale ? 

I – Les Etats-Unis ne sont pas une démocratie. 

            Dans Le Monde Diplomatique d’octobre 2020, le journaliste et essayiste américain Thomas Frank intitulait son article : « L’Amérique saisie par la folie », et ajoutait notamment « à chaque jour ses nouveaux symptômes de dégénérescence… » Monsieur Thomas Frank est sans doute l’un de ceux qui sont les moins surpris par l’invasion du Capitole du mercredi 06 janvier 2021. Il est très probable, en effet, que – même pendant la guerre de Sécession de 1861-1865 – la nation des Etats-Unis d’Amérique ne soit jamais tombée aussi bas ! Rien de similaire ne s’est produit durant cette période qui fut pourtant cruciale pour la survie et le leadership qu’allaient incarner plus tard les Etats-Unis. Mais la honte est moins du côté de la foule qui a pris d’assaut une grande institution, que du bord de ceux qui sont les visages de cette même institution. 

Car, dans son article, Monsieur Frank soulignait ce profond clivage qui divise de nos jours la société américaine entre ceux et celles qui ont fini de déchanter – quant à la vocation du système sociopolitique américain à leur offrir les moyens de réaliser Le(urs) Rêve(s) – et ceux et celles qui ont réussi à transformer des « politiques progressistes » en opportunités de prédation sociale. « Ces dirigeants, [qui] ont renoncé à parler des valeurs des classes moyennes, mais qui célèbrent leurs propres vertus de bourgeois cultivés (…) », « ces classes privilégiées [avec] leur mépris pour les inférieurs moins raffinés qu’eux », ce sont bien ceux-là que la foule pro-Trump est allée check au Capitole. Quant à Monsieur Trump, on peut avoir des doutes sur son niveau de culture et sur le fait que ce soit quelqu’un de raffiné, il est toutefois certain qu’il est de ceux qui appartiennent aux classes privilégiées. Ce qui, contre la rumeur selon laquelle le candidat puis le président Trump serait un adversaire de l’etablishment et le Robin des bois des classes populaires, fait dire à l’essayiste américain : « Monsieur Trump ne se bat pas « pour nous ».

Il y a un discours de Martin Luther King, où le pasteur et leader politique affirme que le pauvre blanc raciste est certainement le dindon le plus braisé de la farce américaine. Dans la mesure où il n’a en partage avec le blanc des classes bourgeoises (prédatrices) que le racisme que tous les deux jettent à la figure de l’Africain-américain, de l’Indien, du Mexicain, de l’Asiatique, etc. Mais la question des classes ne peut suffire à rendre compte de la dégénérescence de la société américaine, puisque cela n’empêche pourtant pas que les blancs pauvres et riches jouissent au sein de cette société d’un « privilège » dont sont exclus d’autres (à qui pourtant cette nation doit ses richesses). Ce privilège est celui de la quiétude face à la violence d’Etat la plus brutale. Celle-ci, à travers un racisme pluriséculaire, frappe – dans leurs chairs et dans leurs âmes – les perpétuelles victimes de l’impérialisme et du terrorisme intérieurs de l’Etat américain. 

En témoigne le système carcéral américain dont ce n’est plus un secret pour personne[1] qu’il a pour vocation de briser les familles africaines-américaines, quand ses victimes ont échappé aux fusillades assassines de la police américaine. En témoigne cette violence de même nature dans les hôpitaux où le taux de mortalité des Africaines-américaines enceintes est le plus élevé en raison du racisme des agents de santé etc. C’est à juste titre que certaines réactions, à propos de l’invasion du Congrès américain par le pauvre blanc raciste déboussolé, ont crié au « privilège blanc ». Comment le nier ? Quand des policiers (qui ont la gâchette si facile, lorsqu’il s’agit d’abattre de sang-froid des adolescents, femmes, hommes désarmés et inoffensifs) reculent devant une foule d’excités blancs en se laissant cogner dessus… Si la foule avait été un peu plus colored, ce ne sont pas quatre ou cinq morts mais un massacre qui aurait été commis. 

Comment s’en étonner ? Malgré l’indépendance acquise au prix du sang en 1776 – prix que les Africains-américains payèrent également – l’esclavage se poursuivit pendant près de 100 ans. Il fallut, pour abolir ce bébé chéri du capitalisme, une guerre : la guerre de sécession dont nous parlions ci-dessus. Encore que, sans des militants intrépides comme Frédéric Douglass et d’autres, ce conflit n’eut pas révélé sa profonde signification : celui de l’émancipation des « noirs » (esclaves). L’abolition de l’esclavage eut sa contre-offensive : les « lois Jim Crow », ce régime juridico-politique criminel qui dura encore près de 100 ans. Elles furent abolies à leur tour par le courage et la persévérance des militants pour les droits civiques, et non par la bonne foi de l’Etat américain – lequel n’a pas lésiné sur les moyens afin de réprimer les mouvements de contestation des années 1970 à 1990. 

            Eu égard à tout cela, nous ne pouvons qu’être ahuris lorsque nous lisons, dans certains journaux africains, des titres comme : « Une crise de la démocratie… la démocratie américaine en panne ! »[2] Elle n’est pas en panne ou en crise, car les Etats-Unis ne sont tout simplement pas une démocratie. Parlant de la démocratie américaine, le point de départ ne peut être que sa « mise en accusation » Car, une grande partie des peuples qui ont bâti ce pays est encore aujourd’hui traitée comme des sous-hommes ! Les enjeux autour du vote des Africains-américains le montrent : la désillusion après des années de mensonge, autant de la part des Démocrates que des Républicains. Les classes populaires qui se sentent trahies aujourd’hui comptent en grand nombre les communautés de personnes d’ascendance africaine. 

On peut très bien objecter par exemple que « la démocratie est imparfaite, inégalitaire, etc…, par essence. » Cela s’entend. Toutefois, ce n’est pas l’essence elle-même du régime démocratique que nous analysons. La question qui nous intéresse n’est pas de savoir en quoi l’essence de la démocratie est imparfaite. A ceux qui font cette objection, il faudrait d’ailleurs leur demander si l’essence de quelque chose peut rigoureusement être pensée comme imparfaite ? De toute manière, étudier l’essence du régime démocratique nécessiterait un travail plus approfondi, ce qui n’était pas notre intention ici. En tant que jeune africain qui – depuis peu – a une expérience diasporique de l’africanité, nous n’écrivons que du seul point de vue de la question africaine-américaine. Et nous ne considérons ici la démocratie américaine que selon ce qui requiert sa mise en accusation.

On manque également de tact, nous semble-t-il, lorsque l’on affirme : « Il n’y a pas qu’en Afrique où des militants, ignorant le bon sens et les lois de la République peuvent s’en prendre aux institutions[3] » On se demande ce que l’auteur de l’article dont nous tirons cet extrait entend par « bon sens » et « lois de la république » ? Sans invoquer le bon sens, c’est même le sens commun qui commande à ébranler des lois qui n’ont de républicain ni la lettre ni l’esprit. Cela vaut aussi bien pour les Etats-Unis que pour les pays africains.

II – La valse de la perte d’influence de l’Occident.

Nous avons affirmé, en introduction, que les événements du mercredi 06 janvier 2021 sont annonciateurs d’une nouvelle ère. On pourrait dire qu’ils accélèrent un mouvement qui s’opère lentement mais sûrement… à savoir la fin d’un leadership et d’une hégémonie. Il est toujours risqué de prétendre dire des choses certaines sur des phénomènes qui annonceraient la fin d’une civilisation. Nous préférons d’ailleurs dire qu’elle se finit ou se termine plutôt que de parler radicalement de déclin. Mais, c’est en même temps trivial de considérer que chaque époque est marquée par l’hégémonie d’une civilisation, de même que « tout ce qui monte redescend » comme dit Monsieur Lino[4]. Ceci dit, il faut s’efforcer de décrire ce mouvement de perte de prestige de l’Occident, ne fusse que parce que cela implique de se demander quel modèle de société, quelle idée de l’humanité l’Afrique a à proposer dans ces temps de tremblement de ce qui a été admis comme repère jusqu’ici. Sans l’intention bien sûr de dire des choses très originales. C’est un sujet qui a ses spécialistes, dont nous ne faisons pas partie. Cette description exige de considérer des événements passés, à (re)lire à la lumière de « l’invasion du Capitole » de janvier de 2021. La considération de ces faits historiques vise à mettre au jour une valse de la perte de prestige et d’influence de l’Occident du « Vieux continent » au « Nouveau monde »[5] !

On peut considérer, en ce qui concerne l’Europe, qu’il y a deux événements dont l’écho résonne comme une remise en cause d’une prétendue suprématie inébranlable : la révolution Ayitienne et la victoire d’Adoua. La référence scientifico-panafricaniste, sur ces faits cruciaux encore aujourd’hui, est Amzat Boulari Yabara dont il faut impérativement lire le livre Africa Unite. Une histoire du panafricanisme., qui renseigne précisément sur les enjeux liés à la connaissance de ces événements. Nous ne nous en tiendrons ici qu’à des généralités. L’insurrection des Africains de Saint-Domingue éclate en 1791 et se transforme rapidement en une révolution au sens le plus noble du terme, aboutissant en 1804 à l’abolition du système esclavagiste et à la création de la première République nègre. En treize ans, les révolutionnaires repoussent « les convoitises impérialistes de l’Espagne et de l’Angleterre » et sont victorieuses contre les armées de Napoléon. Privant la France de « la colonie la plus riche du Nouveau-Monde » 

La bataille d’Adoua, menée par le Négus Ménélik II et l’impératrice Taytu Betul entre autres, est remportée le 1er mars 1896. Elle met fin à une série de tentatives, par plusieurs puissances de l’époque, visant à violer et occuper le territoire éthiopien. L’Italie perd magistralement la guerre qui rentre dans l’Histoire comme un des épisodes phares confirmant la force de « l’éthiopianisme [comme] tradition religieuse messianique [et puissante doctrine] politique et culturelle. » S’ils n’ont pas mis fin à l’hégémonie occidentale, ces deux événements se sont produits loin des rives européennes, mais constituent certainement deux manifestations majeures du lent processus de la perte de prestige de l’Occident. Mais, d’un point de vue panafricaniste, ils sont indubitablement des victoires historiques. 

L’équivalent de ces événements, mais dont le déroulement se situe au sein de l’Europe même, sont certainement les Première et Deuxième guerres mondiales. Elles ont connu la participation (contrainte en général) des troupes africaines et colonisées. Mais ce n’était pas un fait inédit, en réalité, si l’on considère l’histoire de l’hégémonie occidentale – prise du point de vue des relations des institutions militaires avec les peuples soumis. Puisque, dans le « Nouveau Monde », les Africains d’Amérique – peuple colonisé, selon Malcom X – ont pris part aussi bien à la guerre d’indépendance contre la Couronne d’Angleterre en 1776 qu’à la guerre civile américaine qui éclate en 1861. Cette expression – prendre part – est importante : les peuples colonisés ont bel et bien pris une part – la leur – à tous ces conflits qui concernaient dans l’immédiat des intérêts opposés aux leurs. Cette part – l’affirmation de leur humanité dans le feu de la guerre – a nourri les luttes d’émancipation qui ont abouti à la reconnaissance des droits civiques africains-américains et aux indépendances sur le continent africain. Du côté européen, le feu de ces guerres a consumé le statut de pointe de l’humanité que conférait à l’homme blanc la hiérarchisation de l’espèce humaine par toutes sortes de théories enfumeuses. Les discriminations et les violences racistes qui sévissent dans les pays européens à l’encontre des populations d’origine africaine en particulier mettent aussi – intramuros – à l’épreuve l’hégémonie occidentale, dont l’un des fondements est la théorie des droits de l’homme[6].

De l’autre côté de l’Atlantique, il y a pareillement un double mouvement de perte de prestige – d’abord dirigé vers l’extérieur et qui se retourne ensuite pour travailler de l’intérieur la nation concernée. La guerre du Viêt Nam, qui s’est déroulée de 1955 à 1975, a la réputation d’avoir été une remise en cause magistrale de l’hégémonie occidentale que les Etats-Unis portent à partir de leur entrée dans la Seconde guerre mondiale. La violence avec laquelle ce conflit s’est déchaîné sur les populations de ce pays d’Asie n’a pas eu raison de leur bravoure. L’usage de certaines armes a encore des conséquences de nos jours sur la santé des Vietnamiens, mais sans doute l’aura de la victoire des années 1970 est une consolation sans prix pour celles et ceux dont les parents ont libéré ce pays de gens braves. 

Du point de vue de la vie intérieure des Etats-Unis, nous savons que cette guerre ne suscita jamais l’unanimité ; surtout de la part des personnes issues des communautés littéralement en guerre elle-même avec l’Etat américain. Nous connaissons par exemple l’opposition publique d’un grand personnage, Mohamed Ali, à cette guerre. The Champion avait refusé de s’engager dans l’armée pour des raisons encore valables aujourd’hui. Pourtant, jamais les institutions américaines n’ont été à ce point fragilisées du fait des citoyens eux-mêmes – et ceux jouissant d’un véritable « privilège » – de cette nation. 

C’est pourquoi, même si la rumeur selon laquelle les Démocrates auraient laissé faire la foule pro-Trump était avérée, la question est de savoir jusqu’où l’instrumentalisation et la mesquinerie politiques sont permises pour un pays prétendant depuis un siècle être le gendarme du monde ? Qu’elle soit imputable aux démocrates ou aux Républicano-trumpistes, cela revient au même pour l’essentiel. Et l’essentiel c’est que désormais cette nation n’a plus à craindre un ennemi extérieur. Elle attaque elle-même ses institutions, c’est-à-dire sa raison d’être en tant qu’Etat et grande puissance. Ce qui appuie ce point de vue, c’est le fait que parmi les personnes mortes lors de cette occupation du Congrès américain, il y a une ancienne militaire[7]. Ce qui n’est pas un moindre symbole. Les Etats-Unis d’Amérique ne se tirent pas une balle dans le pied, mais dans le bras. Si on considère que l’armée est le bras droit qui a travaillé au leadership mondial de ce pays depuis 39-45. Le bras gauche étant ce qu’on appelle le softpower.  

Conclusion :

« De même qu’il n’y a pas de pouvoir absolu, il n’y a pas d’impuissance absolue »[8] Ce principe spinoziste, formulé avec les mots du philosophe Ariel Suhamy, traduit précisément la perspective de notre propos dans cet article. Il n’y a pas d’hégémonie absolue, ni de soumission irréversible. A ce titre, partant de la thèse de l’impossibilité d’une hégémonie totale, nous avons essayé de décrire un mouvement de perte de prestige et d’influence de l’Occident ; mouvement qui se manifeste doublement, dans la mesure où il se dirige toujours d’abord vers l’extérieur pour se retourner ensuite vers l’intérieur de la société dont la puissance est mise à l’épreuve. La révolution Ayitienne, la victoire d’Adoua et la guerre du Viêt Nam constituent la manifestation extérieure de ce mouvement, alors que les Première et Seconde guerres mondiales et « l’invasion du Capitole » représentent ce même mouvement pris du point de vue de la vie occidentale intérieure et son leadership considéré à partir de cette intériorité.

 Il n’est pas non plus anodin que chacun de ces événements ait concerné l’ensemble des principaux représentants de l’impérialisme de ces derniers siècles : qu’il s’agisse de la révolution Ayitiene (Angleterre, Espagne, France), des guerres éthiopiennes (Italie, avec le soutien de certaines autres) contre les envahisseurs, ou des guerres de libération vietnamiennes (France, Etats-Unis), ces nations impérialistes et colonisatrices se sont toutes – dans un seul élan, selon des séquences différentes – engagées dans ces événements. Pareillement, lors des guerres américaines de 1776 et de 1861, l’Angleterre et la France étaient toutes deux impliquées selon leurs intérêts particuliers. Aussi, l’effet de démystification planétaire de l’humanité blanche, consécutif aux guerres mondiales de 14-18 et 39-45, n’a-t-il pas concerné que la France, mais toutes les puissances colonisatrices des XIXet XXe siècles. C’est pourquoi nous parlons d’un mouvement ou élan d’ensemble ou encore d’une valse de perte de prestige et de recul de l’hégémonie occidentale. 

Ce mouvement de perte de prestige par l’Occident est une valse, où l’on passe d’une rive à l’autre de l’océan Atlantique dans la mesure où le leadership occidental est partagé entre le « Vieux continent » et le « Nouveau monde. » Ce sont ses propres failles qui font perdre de sa splendeur à un système aussi sophistiqué qu’un Etat au leadership mondial. Mais, il ne faut pas se réjouir trop vite ou en s’en féliciter légèrement. Le mouvement de recul de l’hégémonie occidentale est un lent processus qui dure – comme on l’a vu – au-moins depuis la fin du XIXèmesiècle. Cela n’a pas empêché les nations impérialistes de refaire leur force chaque fois qu’elles le pouvaient, en se passant le relai. C’était le cas avec la perte de prestige qu’a suscité la guerre de 39-45. 

Pourtant, la plupart des gouvernants africains actuels sont formés par des individus qui sont restés prisonniers du songe d’un Occident tout-puissant, peuple de lumière éclaireur de l’autre humanité qui n’en est que le reste. Ou alors les rapports de maître à esclave les arrangent et ils s’en accommodent. Les Africains de cette époque, qui avaient jeté une fois pour toute ces mythes à la face de leurs inventeurs, ont été combattu et souvent les circonstances n’ont pas été en fin de compte en leur faveur. Néanmoins, le mouvement de recul de l’hégémonie occidentale concerne toujours la vie du monde. C’est pourquoi l’événement du mercredi 06 janvier 2021 ne regardent pas que les Etats-Unis d’Amérique. Les dirigeants de ce pays en sont conscients, certains d’entre eux – consternés – ne se sont pas retenus de rappeler à la télévision que le « monde regardait les USA ». Il n’y a pas d’hégémonie absolue, ni de soumission totale. L’Afrique, elle, a surtout à se regarder elle-même. 


Article rédigé par Ani Amandla.


[1] Sauf pour les Africains naïfs qui, en fait, sont ceux que l’ancien Président D. Trump désignait par l’expression de « pays de merde ». Nombreux sont les africains qui ont vu, dans l’ancien président du « Make America great again », leur prophète parce qu’il leur révélait que l’Afrique était constituée de « pays de merde », ils se sont félicités de cette insulte comme un esclave fouetté à en perdre connaissance qui – en revenant à lui – en redemande. Cette attitude traduit le grave niveau d’aliénation qui sévit encore parmi les Africains, même soit disons instruits. Et elle traduit le fait que l’imaginaire de beaucoup d’Africains est encore très imprégné de la propagande américaine qui présente ce pays comme le phare de l’humanité à notre époque. De la même manière, pour nous, la formule « l’Afrique n’est jamais rentrée dans l’histoire », désigne seulement cette Afrique complice du pillage et du martyr des peuples africains.

[2] https://ledjely.com/2021/01/07/invasion-du-capitole-quand-lamerique-fait-pire-que-lafrique/

[3] C’est nous qui soulignons. La citation est extraite de l’article cité en note 3.

[4] Lino, Requiem., in Requiem. 2015. 

[5] Les expressions comme « Vieux continent » sont souvent utilisées, avec très peu de rigueur, par des journalistes africains ou autres personnes prétendant porter le point de vue africain sur des questions internationales. Ce terme désigne l’Europe. Celle-ci n’est pas le « Vieux continent » par rapport à l’Afrique mais par rapport au « Nouveau monde » qui renvoie aux Amériques et aux pays d’Océanie. Terres où les peuples européens ont créé de nouvelles sociétés avec lesquelles celles – anciennes donc – d’Europe gardent des liens.

[6] Nous invitons le lecteur à se procurer le N°4 des Cahiers Congolais de Métaphysique (CCM), paru en 2019, et dont le thème était « l’Humanisme en question » Dans cette édition de la revue philosophique fondée et dirigée par Monsieur Charles Thomas Kounkou, ce dernier montre – dans ces réflexions – que la proclamation des droits de l’homme peut tout à fait exclure le respect de la dignité humaine, qu’elle n’implique donc pas nécessairement. Droits de l’homme et dignité humaine ne se recoupent pas absolument. Contacter les Editions PAARI pour acheter un numéro des CCM.

[7] Ashli Babbitt.

[8] Nous citons un article du philosophe Ariel Suhamy (« Comment définir l’homme ? ») qui commente la proposition 36 de la 4ème partie de l’Ethique, œuvre du philosophe hollandais du XVIIème siècle, Spinoza.

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