Tensions Préélectorales en Côte d’ivoire

Le Samedi 31 Octobre 7,5 millions d’Ivoiriens étaient appelés à prendre part à l’élection présidentielle. Depuis, le 1er septembre ils avaient le choix entre quatre candidats, dont les candidatures avaient été validées par le conseil électoral indépendant (CEI):

  • Alassane Dramane Ouattara, 78 ans, du Rassemblement des Houphëtistes pour la paix et la Démocratie (RHDP)
  • Henri Konan Bédié, 86 ans, du Parti Démocrate de Côte d’Ivoire (PDCI)
  • Pascal Affi N’Guessan, 67 ans, du Front populaire Ivoirien ( FPI)
  • Kouadio Konan Bertin, 51 ans, candidat indépendant

Depuis plus de deux mois, le pays rencontre de graves troubles après (l’annonce de) la candidature du Président sortant, Alassane Dramane Ouattara (ADO) le 6 Août. Le 13 Août, les premiers mouvements de contestation à la troisième candidature d’ »ADO” ont été enregistrés. Malgré les interdictions de manifestations sur la voie publique des autorités qui ont suivi ces événements, de nombreux affrontements ont eu lieu entre communautés lors de manifestations.

 Le climat de tensions préélectorales s’est accentué le 15 octobre lorsque Henri Konan Bédié, et Pascal Affi N’Guessan, les deux candidats opposés au président sortant, ont lancé une campagne de « désobéissance civile ». Les deux hommes politiques, bien que candidats, ont contesté  la tenue du scrutin électoral dénonçant un « coup d’État électoral » de la part du Président ADO. Les partisans de l’opposition ont procédé à des opérations visant à empêcher la distribution des cartes électorales. Cela n’a pas apaisé le climat de tensions.

Les affrontements entre les partisans des deux camps ont continué comme à Dabou le 23 octobre où 16 morts et 78 blessés étaient à déplorer. Au total, depuis l’annonce de la candidature du président Ouattara, des dizaines de morts et des centaines de blessés ont été dénombrés.

C’est dans ce contexte de tensions préélectorales que jeudi 29 octobre, à deux jours du scrutin que Laurent Gbagbo, l’ancien président de la République est sorti de son silence médiatique. Depuis son acquittement par la CPI ce dernier était resté silencieux sur la situation politique de son pays, dont il est toujours interdit d’entrée. Dans un entretien accordé à TV5 monde il a  affirmé son soutien à l’opposition, et à invité le président Ouattara au “dialogue” et “ à la discussion”. 

C’est dans ce climat que le 31 Octobre, les Ivoiriens ayant obtenu leurs cartes électorales, sont allés voter. L’élection s’est bien tenue malgré des incidents enregistrés dans des bureaux de vote à Abidjan, dans le Centre Ouest, et le Centre Est. L’ONG ivoirienne Indigo, indiquait que “23% des bureaux de votes à l’échelle nationale sont restés fermés toute la journée », et, elle aurait relevé des irrégularités, à savoir : la comptabilisation des votes de personnes n’ayant pas les documents requis pour voter, et n’étant pas inscrites sur les feuilles d’émargement des bureaux de vote. De plus, toujours selon Indigo, plusieurs personnes auraient perdu la vie le jour du scrutin, notamment à cause d’affrontements communautaires en lien direct avec l’appel au boycott de l’opposition. 

Le 1er Novembre 2020, l’opposition appelait à la non validité du scrutin électorale, et dénonçait à nouveau la candidature ‘illégale” du président Alassane Ouattara à un troisième mandat. Par l’intermédiaire de Pascal Affi N’Guessan, l’opposition annonçait également la création d’un conseil national de la transition (CNT) présidé par l’ancien président Henri Konan Bédié, et dont l’objectif sera de mettre en place un gouvernement de transition. Pourtant les résultats provisoires annonçaient déjà une large victoire d’ « ADO ».

Le 3 novembre 2020, la CEI a annoncé la victoire sans appel du président sortant Alasanne Ouattara qui obtient un score de 94,27% des sondages. La CEI a également annoncé un taux de participation de 53,9%. Bien que l’issue du suffrage ne faisait aucun doute, c’est le taux de participation qui interroge la presse africaine et internationale. 

Si les paramètres de ce scrutin sont différents de celui de 2010, le risque “d’embrasement” – comme l’a souligné l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki – est à prendre au sérieux, dans un pays où la réconciliation reste encore inachevée. La Commission électorale indépendante donne les résultats. 


Édito redigé par Steeve Flagbe .

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