Systèmes scolaires coloniaux et systèmes africains, une cohabitation conflictuelle

A partir du XIXe siècle, des écoles coloniales sont implantées en Afrique subsaharienne à l’initiative des puissances européennes. La pensée dominante européenne de l’époque véhiculait l’idée qu’il fallait humaniser les indigènes à travers « la mission civilisatrice », et les rendre dociles pour qu’ils servent les intérêts européens, et notamment l’exploitation des ressources naturelles. Les Africains ont perdu beaucoup de leur personnalité et de leur savoir- faire pour servir les intérêts de l’Occident.

Le continent africain est le premier à avoir connu des systèmes éducatifs, et des populations alphabétisées. Il y avait parmi les institutions scolaires les plus réputées des universités. Ces formations universitaires, qui élaboraient et diffusaient des savoirs et des usages autochtones, ont été disqualifiées et marginalisées par les systèmes coloniaux d’enseignement supérieur. A la place, ce sont des systèmes occidentaux qui ont été implantées, et qui ont modifié les compétences des Africains. Ces institutions ont transformé la division des tâches entre les populations, et créé de nouvelles organisations sociales, économiques, politiques, et promu de nouvelles pratiques socio-culturelles.

Nous nous proposons, dans cet article, d’évoquer ce processus de disqualification et de marginalisation, voire d’anéantissement total des formations scolaires originelles en Afrique. Nous nous attacherons en particulier à voir comment la généralisation des systèmes scolaires européens ont modifié la conception des formations en Afrique, enrichi leur nation, et transformé les sociétés africaines dans un monde « global ».

L’implantation des systèmes scolaires coloniaux

En Afrique, on recense plusieurs formations scolaires autochtones au début du XIXe. Elles dispensaient des enseignements de base à un public limité, et s’apparentaient davantage à des établissements de formation professionnelle, plutôt que des écoles et universités dispensant des enseignements généraux.

Avec la révolution industrielle du début du XIXe siècle, et la colonisation qui s’en est suivie, le besoin en matières premières des puissances européenne émergentes augmente considérablement. Au regard des technologies disponibles à l’époque, l’approvisionnement en matières premières nécessite beaucoup de main-d’œuvre. Celle-ci sera puisée dans la population africaine. Pour améliorer la productivité de cette main-d’œuvre, des systèmes coloniaux de formation vont être implantés un peu partout en Afrique à l’initiative des missionnaires et des administrations coloniales.

En 1889, au Congrès colonial international de Paris de 1889, la France, à titre d’exemple, élabore sa doctrine en matière scolaire dans ses colonies :

« Nous ne tenons pas – on ne saurait trop le préciser – à ce que l’école s’oppose au village et apparaisse aux habitants comme une importation ; nous voulons l’insinuer dans les cœurs indigènes, la faire admettre comme une vieille institution à peine transformée »[1]

Les écoles, et plus largement les systèmes scolaires mis en place, dénient la moindre valeur aux principes, et aux valeurs des systèmes d’enseignements africains. Les langues africaines sont considérées par la plupart des puissances coloniales comme inadaptées à la transmission des connaissances littéraires, et scientifiques. Elles sont très souvent interdites et remplacées par les langues coloniales (Français, Anglais, Portugais, Espagnole, etc.). Rien n’est entrepris pour reconnaître et entretenir les méthodes et les savoirs accumulés durant des siècles par les autochtones africains. Bien au contraire ! Il est question de faire table-rase du passé scolaire de l’Afrique, et de transmettre aux Africains les connaissances et les compétences requises pour l’exploitation des ressources naturelles abondantes de leur continent. Les notions de libéralisme et d’individualisme font leur entrée dans les systèmes d’enseignements en Afrique :

« instruire les indigènes est assurément notre devoir. Mais ce devoir s’accorde de surcroit avec nos intérêts économiques, administratifs, militaires et politiques les plus évidents. »

Telle est la vision d’Albert Sarraut, ministre des colonies en France au début du siècle dernier. Pour lui, l’œuvre scolaire coloniale fait partie des bienfaits apportés par la métropole aux colonies.

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Un groupe de missionnaires européens pose avec des étudiants à Porto-Novo en 1882. Source : http://what-when-how.com/western-colonialism/education-western-africa-western-colonialism/

Il ne faut pas omettre de mentionner le rôle des missionnaires dans l’éducation des Africains. Leur mission était de christianiser à travers l’apprentissage de la Bible. Cela s’est notamment fait en traduisant cet ouvrage en langues locales, pour mieux toucher les populations. Le Ghana est l’un des pays, sinon le premier d’Afrique subsaharienne, à connaitre les écoles des missionnaires, qui formaient alors principalement des pasteurs. Ce modèle s’est ensuite répandu sur le continent.

Les administrateurs coloniaux arrivèrent ensuite en Afrique. Des mésententes concernant la gouvernance, ainsi que le contrôle des systèmes éducatifs, virent le jour entre les deux groupes. Pour les administrateurs coloniaux l’école était un moyen social et politique de contrôler les personnes. Pour les missionnaires, c’était un moyen de former des clercs. Les deux groupes trouvèrent néanmoins des terrains d’entente. Ils s’accordèrent sur l’idée qu’ils devaient civiliser des agents africains alphabétisés, obéissants, organisés et productifs au service de l’impérialisme européen. Ces écoles étaient généralement de niveau primaire.

En Afrique de l’Ouest, la Sierra Leone, est le premier pays à expérimenter un système d’enseignement supérieur de type occidental. Dans ce pays, devenu colonie britannique, la Fourah Bay College est construite en 1826 dans la ville de Freetown. Il faudra attendre 1862 pour que l’expérience soit renouvelée dans la région avec l’ouverture de la Liberia College de Monrovia au Libéria.

En Afrique du Sud, la South African College de Cape Town (université réservée aux colons britanniques) ouvre ses portes en 1829. Elle est suivie en 1841 par la Lovelade Institution (université réservée aux Noirs) puis de l’Université de Stelleboch (université réservée aux Boers) en 1866.

En 1896, la France ouvre l’Académie de formation médicale d’Antananarivo à Madagascar en 1896. Quelques années plus tard, en 1903, elle ouvre l’école William Ponty à Gorée. Après la Première Guerre mondiale, les ouvertures des établissements de formation professionnelle se multiplient en Afrique coloniale.

En Ouganda, Makerere Government College créé en 1921 était une école professionnelle. En 1949, il est transformé en Makerere University College. Au Nigéria, le Yaba Higher College, principal établissement d’enseignement supérieur, est transformé en université après la Seconde Guerre mondiale. Au Ghana, le Government Training College, créé en 1927, est rebaptisé Prince of Wales School and College, etc.

Ces établissements universitaires européens en Afrique répondaient à des besoins matériels et idéologiques coloniaux. Il s’agissait de convertir les Africains à la foi religieuse et à la pensée européenne, et de leur donner les rudiments des compétences professionnelles utiles à l’exploitation des ressources naturelles du continent. Ces premières universités sont opportunément implantées dans des villes côtières. Elles recrutent les étudiants africains essentiellement dans les familles autochtones aisées et coopératives. Elles dispensent des enseignements d’un niveau inférieur de celui des universités implantées en métropole. Il faudra attendre les lendemains de la Seconde Guerre mondiale pour que les niveaux d’enseignements dispensés dans ces universités soient comparables à ceux des universités implantées en Europe.

 

Des savoirs perdus : l’exemple de l’université de Tombouctou

En Afrique, les rites d’initiation avaient très souvent une vocation pédagogique formelle. Ils se pratiquaient sur des sites et dans des lieux bien définis. Dans certains cas, ces rites se pratiquaient dans des constructions dédiées. Fondamentalement, ces rites s’apparentent à la transmission intergénérationnelle de savoirs et de pratiques communautaires, ayant vocation à consolider l’organisation et la cohésion sociales[2]. Les rites autochtones africains font partie des connaissances précoloniales ne figurent pas comme telles dans les supports contemporains d’enseignement.

Au-delà de cet aspect sociologique, il y a eu de grands centres universitaires en Afrique avant le XIXe siècle. Au Moyen-Âge, la ville de Tombouctou dans l’Empire du Mali, était un grand centre universitaire fréquenté annuellement par des milliers de personnes qui étudiaient le droit, la géométrie, l’algèbre, etc. Des savants d’Europe et d’Orient s’y rendaient pour recueillir et diffuser des savoirs fondamentaux. Soundiata Keita, le souverain de l’Empire de Mali au XIIIe siècle, sacralise le droit à l’éducation en le consacrant dans une charte dénommée, « La Charte Mandingue ». Entouré de savants, il élabore un texte en 1222, puis en 1236, dans lequel il énonce les principes fondamentaux d’une bonne organisation politique de la cité, et du cadre de vie des peuples du « Monde ». Dans cette charte, l’éducation est explicitement citée comme un devoir :

« Que chacun veille sur son prochain, que chacun vénère ses géniteurs, que chacun éduque ses enfants, que chacun pourvoie aux besoins des membres de sa famille. »

mali125L’Université de Sankoré à Tombouctou, au Mali. Source : wikipedia

L’université de Tombouctou a été détruite par des groupes armés venus du Maroc, et par les combattants commandés par le Guinéen Samory Touré. Seules ses écoles coraniques ont survécu à ces invasions destructrices.

À la même époque, il y a aussi eu des formations universitaires à Ez-Zitouna Madrasa à Tunis, à Al Qarawyyin à Fez, et à Al Azhar au Caire.

L’œuvre des systèmes scolaires coloniaux n’est pas étrangère à l’occultation de cette réalité historique. La « Mission civilisatrice » de la colonisation, ne pouvait pas s’accommoder de l’idée d’une civilisation africaine précoloniale. Les systèmes scolaires coloniaux se sont ainsi inscrits dans une œuvre de nettoyage morale et idéologique qui a conduit, au fil du temps, à l’absence de reconnaissance de ce passé précolonial. Cela conduit à la perte d’une bonne partie des savoirs africains précoloniaux.

Une réhabilitation en marche 

Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, les Africains sont de plus en plus nombreux à exiger l’indépendance politique et l’égalité des droits humains. Ils militent pour des universités dont les enseignements sont à vocation universelle, et orientés vers la satisfaction de leurs urgences économiques, politiques et culturelles. Il s’ensuit des réformes profondes dans leurs formations universitaires coloniales. C’est le cas par exemple pour les universités historiques du Libéria. Il s’ensuit aussi, des transformations la politique universitaire métropolitaine envers l’Afrique. Ainsi, l’Université de Paris créé des instituts d’études supérieures à Tunis en 1945. Les antennes universitaires françaises de Dakar et d’Antananarivo deviennent des Universités autonomes. Il en est de même pour les antennes des universités belges au Congo. On retrouve la même logique dans les territoires coloniaux britanniques d’Afrique. En effet au Nigéria l’université d’Ibadan est construite en 1948 puis celles de Lagos et Zaria en 1962. Au Kenya c’est en 1956 que nait l’université de Nairobi. Celle de Dar Es Salaam en Tanzanie ouvre en 1961. Pour ne donner que quelques exemples.

Après les premières années d’indépendance, les pays africains ont progressivement pris conscience de la nécessité de réhabiliter les systèmes anciens d’enseignement africains, ainsi que les savoirs qu’ils véhiculaient. C’est une démarche destinée à affirmer leur souveraineté politique, économique, et une forme de développement auto-centré. Aujourd’hui, cette dynamique est souvent l’œuvre d’entrepreneurs privés de l’éducation. L’initiative la plus emblématique de cette démarche est « L’Université PanAfricaine » créée par l’Union africaine. Mais on peut aussi citer, des initiatives privées comme « l’Ecole du Petit Poucet » de Claire Hazoumé au Bénin, celle de « L’Africa Leadersheap Academy » d’Acha Leke, celle de « L’African Leadership University » de Fred Swaniker, etc. L’un des objectifs prioritaires de ces établissements scolaires est de promouvoir une « African touch » dans les systèmes éducatifs actuels. Ils veillent à promouvoir les savoirs africains notamment dans des disciplines comme l’histoire, la géographie, et la linguistique. Ils privilégient et soutiennent les échanges universitaires interafricains.

Conclusion

Ce mouvement scolaire et éducatif préfigure sans doute un renouveau en profondeur des systèmes d’enseignement sur le continent. Il semble en effet bien accueilli par le grand public et les gouvernants en Afrique. À l’esprit de nombreux Africains, la perspective d’une réappropriation, d’un enracinement et d’une promotion internationale des savoirs autochtones, suggère à l’horizon, une indépendance et une fierté culturelles perçues comme des chaînons manquant dans le développement de l’Afrique.

English version

Colonial school systems and African systems, conflicting coexistence

From the 19th century, colonial schools were established in sub-Saharan Africa at the initiative of the European powers. The dominant European thought of the time conveyed the idea that it was necessary to humanize the natives through «the civilizing mission», and make them docile so that they serve European interests, and in particular the exploitation of natural resources. Africans have lost much of their personality and know-how to serve the interests of the West.

The African continent is the first to have experienced education systems and literate populations. There were some of the most reputable academic institutions in the universities. These university courses, which developed and disseminated indigenous knowledge and uses, were disqualified and marginalized by colonial higher education systems. Instead, it is western systems that have been implemented, and that have changed the skills of Africans. These institutions have transformed the divisionstasks among populations, created new social, economic and political organizations, and promoted new socio-cultural practices.

We propose, in this article, to evoke this process of disqualification and marginalization, or even total annihilation of the original school education in Africa. In particular, we will focus on how the generalization of European school systems has changed the design of education in Africa, enriched their nation, and transformed African societies into a “global” world.

The establishment of colonial school systems

In Africa there were several Indigenious school courses in the early 19 century. They provided basic education for a limited audience, and were more akin to vocational training institutions, rather than schools and universities provinding general education.

With the Industrial Revolution of the early 19th century, and the subsequent colonization, the need for raw materials for the emerging European powers increased considerably. Given the technologies available at the time, the supply of raw materials required a lot of labour. It will be drawn from the African population. To improve the productivity of this workforce, colonial training systems will be implemented throughout Africa at the initiative of missionaries and colonial administrations.

In 1889, at the International Colonial Congress in Paris in 1889, France, for example, elaborated its doctrine on school matters in its colonies :

“We do not want – it cannot be said too clearly – that the school is opposed to the village and appears to the inhabitants as an import ; we want to insinuate it in the indigenous hearts, to have it admitted as an old institution barely transformed.”

Schools, and more broadly the school systems set up, deny any value to the principles and values of African education systems. African languages are considered by most colonial powers to be unsuitable for the transmission of literary and scientific knowledge. They are very often banned and replaced by colonial languages (French, English, Portuguese, Spanish, etc.). Nothing is being done to recognize and nurture the methods and knowledge accumulated over centuries by African natives. Quite the opposite ! It is about putting Africa’s school past on the map, and passing on to Africans the knowledge and skills needed to exploit natural resources of their continent. The notions of liberalism and individualism enter into the teaching systems in Africa:

« It is certainly our duty to educate the natives. But this duty is also consistent with our most obvious economic, administrative, military and political interests.”

This is the vision of Albert Sarraut, Minister of Colonies in France at the beginning of the last century. For him, the colonial school work was one of the benefits that the city brought to the colonies.

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A group of European missionaries pose with students in Porto-Novo in 1882.

Source: http://what-when-how.com/western-colonialism/education-western-africa-western-colonialism/

We must not forget to mention the role of missionaries in the education of Africans. Their mission was to Christianize through the learning of the Bible. This was done in particular by translating this book into local languages, to better reach the populations. Ghana is one of the countries, if not the first in sub-Saharan Africa, to know the schools of the missionaries, who then mainly trained pastors. This model then spread across the continent.

The colonial administrators then arrived in Africa. Disagreements over governance, as well as the control of educational systems, emerged between the two groups. For colonial administrators the school was a social and political means of controlling people. For the missionaries it was a means of training clerics. Nevertheless, the two groups found common ground. They agreed on the idea that they should civilize literate, obedient, organized and productive African agents at the service of European imperialism. These schools were generally at the primary level.

In West Africa, Sierra Leone is the first country to experiment with a western-style higher education system. In this country, now a British colony, Fourah Bay College was built in 1826 in the town of Freetown. It was not until 1862 that the experience was renewed in the region with the opening of the Liberia College of Monrovia in Liberia.

In South Africa, the South African College in Cape Town (a university reserved for British settlers) opened in 1829. It was followed in 1841 by the Lovelade Institution (a university reserved for Blacks) and the University of Stelleboch (a university reserved for Boers) in 1866.

In 1896, France opened the Academy of Medical Training of Antananrivo in Madagascar in 1896. A few years later, in 1903, she opened the William Ponty school in Gorée. After the First World War, the opening of vocational training institutions increased in colonial Africa.

En Ouganda, Makerere Government College créé en 1921 était une école professionnelle. En 1949, il est transformé en Makerere University College. Au Nigéria, le Yaba Higher College, principal établissement d’enseignement supérieur, est transformé en université après la Seconde Guerre mondiale. Au Ghana, le Government Training College, créé en 1927, est rebaptisé Prince of Wales School and College, etc.

These European academic institutions in Africa met colonial material and ideological needs. The aim was to convert Africans to religious faith and European thought, and to give them the rudiments of professional skills useful for the exploitation of the continent’s natural resources. These first universities are conveniently located in coastal cities. They recruit African students primarily from affluent and cooperative indigenous families. They provide teaching at a lower level than that of universities in mainland France. It was not until the aftermath of the Second World War that the levels of teaching at these universities were comparable to those at the universities in Europe.

Lost knowledge: the example of the University of Timbuktu

In Africa initiation rites very often had a formal pedagogical vocation. They were practiced on sites and in well-defined places. In some cases, these rites were practiced in dedicated constructions. Basically, these rites are akin to the intergenerational transmission of community knowledge and practice, with the aim of consolidating social organization and cohesion[2]. Indigenous African rites are part of the pre-colonial knowledge and do not appear as such in contemporary teaching materials.

Beyond this sociological aspect, there were major academic centres in Africa before the 19th century. In the Middle Ages, the city of Timbuktu in the Empire of Mali, was a large university center attended annually by thousands of people who studied law, geometry, algebra, etc. Scholars from Europe and the East went there to collect and disseminate basic knowledge. Soundiata Keita, the ruler of the Empire of Mali in the 13th century, enshrines the right to education by enshrining it in a charter known as the “Mandingue Charter”. Surrounded by scholars, he elaborated a text in 1222, then in 1236, in which he stated the fundamental principles of a good political organization of the city, and of the living environment of the peoples of the « World ». In this charter, education is explicitly cited as a duty:

“Let each one watch over his neighbor, let each venerate his spawners, let each one educate his children, and let each provide for the needs of his family members.”

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The University of Sankoré in Timbuktu Mali

Source : Wikipedia

he University of Timbuktu was destroyed by armed groups from Morocco, and by fighters commanded by Guinean Samory Touré. Only its Qur’anic schools survived these destructive invasions

At the same time, there were also university courses at Ez-Zitouna Madrasa in Tunis, Al Qarawyyin in Fez, and Al Azhar in Cairo.

The work of the colonial school systems is no stranger to the occultation of this historical reality. The «Civilizing Mission» of colonization, could not accommodate the idea of a pre-colonial African civilization. The colonial school systems were thus inscribed in a work of moral and ideological cleansing that led, over time, to the lack of recognition of this pre-colonial past. This leads to the loss of good pre-colonial African knowledge.

A rehabilitation in progress

At the end of the Second World War, more and more Africans are demanding political independence and equal human rights. They militate for universities whose teachings are universal, and oriented towards the satisfaction of their economic, political and cultural emergencies. This led to profound reforms in their colonial academic training. This is the case, for example, for the historic universities of Liberia. It also follows, transformations the metropolitan university policy towards Africa. Thus, the University of Paris created institutes of higher studies in Tunis in 1945. The French universities in Dakar and Antananarivo became autonomous universities. The same is true of the branches of Belgian universities in the Congo. The same logic can be found in the British colonial territories of Africa. In Nigeria, the University of Ibadan was built in 1948 and the University of Lagos and Zaria in 1962. In Kenya it was in 1956 that the University of Nairobi was born. The University of Dar Es Salaam in Tanzania opened in 1961. To give only a few examples.

After the first years of independence, African countries gradually became aware of the need to rehabilitate Africa’s old education systems, as well as the knowledge they conveyed. It is an approach designed to assert their political, economic sovereignty, and a form of self-centered development. Today, this dynamic is often the work of private education entrepreneurs. The most emblematic initiative of this approach is the “Pan-african University” created by the African Union. But we can also mention private initiatives such as Claire Hazoumé’s « l’Ecole du Petit Poucet » in Benin, Acha Leke’s « L’Africa Leadersheap Academy », Fred Swaniker’s etc. One of the priority objectives of these schools is to promote an “African touch” in current education systems. They promote African knowledge, particularly in disciplines such as history, geography, and linguistics. They promote and support inter-African university exchanges.

CONCLUSION

This school and educational movement undoubtedly foreshadows an in-depth renewal of education systems on the continent. Indeed, it seems to be well received by the general public and governments in Africa. In the minds of many Africans, the prospect of a reappropriation, a rooting and an international promotion of indigenous knowledge, suggests on the horizon, cultural independence and pride perceived as missing cellars in the development of Africa.

Sources

Hardy, G., Une conquête morale. L’enseignement en AOF, Paris, A. Colin, 1917, p. 203-204.

https://journals.openedition.org/histoire-education/2278

https://en.wikipedia.org/wiki/Education_in_Africa

L’enseignement colonial en Afrique noire après la Seconde guerre mondiale

https://www.un.org/africarenewal/fr/magazine/ao%C3%BBt-2012/les-%C3%A9coles-africaines-toujours-dans-la-course

http://what-when-how.com/western-colonialism/education-western-africa-western-colonialism/

[1] Hardy, G., Une conquête morale. L’enseignement en AOF, Paris, A. Colin, 1917, p. 203-204.

[2] https://journals.openedition.org/histoire- education/719#xd_co_f=MDlmZjMwNzMtMzRiNy00NjE3LWIzNDktZjNhZDhjZjJlNWE2~

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