Compte rendu de la conférence du 15 février 2019  » Les défis de l’entreuprenariats en Afrique. »

Le 15 février dernier, l’AMECAS a organisé une conférence-débat sur le thème de l’entrepreneuriat en Afrique, en présence de Monsieur Alfred Sawadago. Ce dernier est à l’initiative du Mouvement de Réflexion sur les Opportunités de Développement du Burkina Faso (MROD).

Monsieur Sawadogo espère que son initiative, née au Burkina Faso deviendra un mouvement panafricain afin de développer l’entrepreneuriat sur le continent. Dans cette démarche, il a ouvert une antenne de son mouvement à Bamako, au Mali.

Dans la première partie de son intervention, Alfred Sawadogo a mis en avant les raisons justifiant l’intérêt pour l’entrepreneuriat. En effet, alors que l’idée d’étudier puis de travailler dans la fonction publique était souvent synonyme de stabilité en Afrique, or ce secteur ne peut pas absorber l’ensemble des diplômés. M. Sawadogo considère l’entreuprenariat comme étant une alternative.

Par la suite, M. Sawadogo a soutenu que le “développement” devait nécessairement passer par la création de richesses. C’est sur la base d’initiatives soutenues que l’Afrique pourra se développer : l’entrepreneuriat devenant la voie par excellence par laquelle les richesses seront créées.

Dans la suite de son intervention, notre intervenant s’est concentré sur les défis que rencontrent l’entrepreneuriat, à la fois à l’échelle du Burkina Faso et celle du continent africain. L’un des premiers défis auquel il est confronté est le manque « d’esprit entrepreneurial”, c’est-à-dire que la plupart des africains ont été éduqués dans l’idée qu’il fallait être fonctionnaire pour réussir. Cette vision est selon lui un frein à l’entrepreneuriat. Ainsi, M. Sawadogo propose d’introduire l’entrepreneuriat dans le cursus scolaire du collège et lycées à travers de modules qui permettraient aux jeunes de d’avoir un intérêt pour des projet entreuprenarial. Cela permettrait une réelle prise de conscience des intérêts que représentent l’entrepreneuriat.

Pour Sawadogo, une autre idée préconçue est celle selon laquelle le financement serait le plus gros obstacle pour l’entrepreneur. Pour lui, c’est véritablement le manque de formation d’un entrepreneur qui constitue la cause principal de l’échec d’un projet.

Ainsi, il affirme qu’il est nécessaire d’avoir les compétences appropriées pour se lancer dans l’entrepreneuriat : savoir monter un business plan, maîtriser l’art oratoire ou encore avoir des compétences en communication.

En ce qui concerne le financement, M. Sawadogo ajoute que le MROD/BF fournit aux candidats à l’aventure entrepreneuriale des informations sur les moyens de financement.

Le climat “défavorable aux affaires” constitue selon Sawadogo un défi important pour l’entrepreneuriat : il déplore que le climat des affaires  qui n’est pas adéquat aux besoins des entrepreneurs en Afrique. »

En matière fiscale, il souhaiterait voir une fiscalité adaptée pour les plus jeunes entreprises. En effet, la fiscalité peut compromettre l’activité la société. Sawadogo soutient qu’elle peut avoir pour conséquence d’empêcher la société à grandir. Il faudrait donc laisser l’entreprise grandir et prospérer avant de lui imposer un impôt normal.

En matière d’infrastructures, l’état actuel du continent ne favorise pas l’entrepreneuriat. Mr Sawadogo a pris l’exemple de l’agriculteurs du nord du pays qui recherchent des débouchés dans le sud sont d’abord confrontés à des difficultés logistiques pour accéder aux marchés.

Mr Sawadogo conclut son intervention sur l’importance de développer un climat favorable au développement des affaires. Il faut que les États assurent une sécurité mais également une justice dans laquelle les lois sont appliquées.

Suite à son intervention,  il y eu une séance de question réponse avec les participant de la conférence. M. Sawadogo est revenu sur le rôle de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA). Selon ce dernier cette organisation ne répond pas à tous les défis, mais elle constitue un premier pas vers l’installation d’un climat favorable aux affaires.

Mr. Sawadogo déplore néanmoins le manque de considération de cette organisation pour les sociétés informelles et agricoles qui représentent une grande partie de l’économie des sociétés africaines. À la question de savoir s’il est possible d’entreprendre dans un climat de corruption ou de mauvaise gouvernance, M. Sawadogo répond qu’il y a un risque que cela soit les mêmes acteurs qui tiennent les rênes de l’économie. Les entreprises bien placées auprès des gouvernements sont celles qui vont garder les richesses sans que celles-ci ne touchent le paysan lambda.

C’est pour cela qu’il estime qu’il est primordial d’œuvrer pour l’installation d’un état favorable aux affaires qui défendra des valeurs, souvent abandonnées au détriment de l’argent.

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