Vous n’avez pas eu le temps de suivre l’actualité en Afrique la semaine dernière?
L’équipe de l’Amecas vous a rédigé un retour sur quelques pays qui ont marqué l’actualité africaine!
🌍 Pays ayant marqué l’actualité de la semaine
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Somaliland : Alternance démocratique dans un Etat internationalement non-reconnu
🇨🇲Cameroun : Explosions à Bamenda, ville anglophone de la Région du Nord-Ouest.
🇿🇼 Zimbabwe : Grace Mugabe ambitionne publiquement la présidence.
Somaliland: Une élection présidentielle pour légitimer la reconnaissance internationale.
Le Somaliland est un Etat situé dans la Corne de l’Afrique, au nord de la Somalie, dont il a déclaré son indépendance depuis 1991, une décennie après s’être insurgé face au gouvernement central. Depuis, la communauté internationale n’a toujours pas reconnu ce pays, au détriment de la Somalie. C’est donc une indépendance de facto, ce qui limite pratiquement les aides ou les prêts provenant des institutions mondiales, à l’instar de la Banque Mondiale ou du Fond Monétaire Internationale, en plus, des organisations africaines telles que l’Union Africaine ou la COMESA (Marché commun de l’Afrique orientale et australe).
Malgré tout, le pays parvient à se développer, et surtout, à respecter au maximum, l’éthique démocratique du pouvoir, facteur essentiel pour légitimer et bénéficier du soutien de la communauté internationale. En effet, plusieurs puissances occidentales s’interrogent, depuis quelques années, sur la non-reconnaissance de la Somaliland, qui, a contrario de la Somalie, est un Etat stable, dont l’appareil politique est en bon fonctionnement, adoubé d’alternances démocratiques pacifiques, qui sont assez singulières dans la Corne de l’Afrique, voire dans l’ensemble du continent.
En somme, la situation de l’Etat proclamé du Somalidand, dépendra fortement, de l’évolution de son voisin du sud, empêtré dans une déliquescence inouïe depuis le début de la Guerre Civile en 1991.
🇨🇲Cameroun : Regain des tensions en zone anglophone avec l’explosion de 4 bombes artisanales.
Dans la nuit de dimanche à lundi, 4 explosions ont eu lieu à Bamenda, principale ville de la région du Nord-Ouest. Bien qu’il n’y ait pas eu de victimes à déplorer, ces bombes attestent une nouvelle fois, que la crise anglophone s’inscrit dans la durée, malgré les appels au calme.
Depuis Octobre 2016, les deux régions anglophones du Cameroun, soit les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, sont enlisées dans des dynamiques conflictuelles avec Yaoundé. Des revendications allant de l’indépendance, en passant par le fédéralisme, voire l’autonomie, alimentent le quotidien de cette partie du pays, toutefois, le gouvernement de Paul Biya campe sur ses positions, n’ayant comme seules réponses, la répression armée.
Les camerounais anglophones souhaitent une meilleure intégration dans les secteurs politiques, judiciaires et économiques du pays, en effet, ces derniers se sentent marginalisés. Il faudrait rappeler que cette partie du Cameroun, était britannique depuis 1922, année durant laquelle, l’Empire Britannique a été désigné officiellement, mandataire du Southern Cameroon. En 1961, suite à un referundum, la partie anglophone se rattache à la partie «francophone» dans une République Fédérale, qui prit fin en 1972. A partir des années 1990, des mouvements de sécessions émergèrent, la «République d’Ambazonie» (Qui regroupe les régions anglophones) est même déclarée en 1999, cela démontre que les revendications ne datent pas d’hier.
Toutefois, Paul Biya, président du Cameroun, ne faiblit pas face aux troubles indépendantistes, au pouvoir depuis 1982, le chef de l’Etat rappelle que le pays est « Un et Indivisible». La position de l’exécutif reste inébranlable, néanmoins, plusieurs observateurs craignent un embrasement du conflit, voire une insurrection armée, en regard aux gendarmes présumés tués par des sécessionnistes, depuis le début du mois. En substance, il est utile de rappeler que le Cameroun est sur trois fronts à la fois, d’une part, une guerre d’usure face à Boko Haram dans le nord du pays, et à l’est, face à des milices centrafricaines, qui s’adonnent au pillage et au trafic.
🇿🇼Zimbabwe : L’Autocrate Robert Mugabe prépare sa succession.
Au pouvoir depuis 1987, Robert Mugabe, 93 ans, tient son pays d’une main de fer, exerçant le pouvoir de manière autocratique, le plus vieux président africain encore en fonction, s’apprête à se présenter aux élections présidentielles de 2018. Cependant, force est de constater que le père de l’indépendance semble diminué, dans la mesure où, depuis quelques années, Robert Mugabe s’endort régulièrement durant des rassemblements politiques ou internationaux. Une attitude qui ne passe pas inaperçu, certains se demandent logiquement, si le président est à même, pour briguer un mandat quinquennal, jusqu’à ses 98 ans donc.
Alors que les doutes pèsent sur la santé du Chef de l’Etat, sa femme, Grace Mugabe, est graduellement, désignée comme étant sa potentielle héritière. Ayant déjà une expérience politique, puisqu’elle est la présidente de la section féminine du ZANU, sa légitimité est renforcée par le licenciement du vice-président, Emmerson Mnangagwa le 06 Novembre, vu par de nombreux observateurs, comme le successeur de Robert Mugabe. L’évincement de son principal rival acté, Grace Mugabe n’a plus de réels opposants dans sa course à la présidentielles, malgré ses polémiques qui alimentent constamment les tabloïds locaux et internationaux, rien ne semble arrêter le dynastie Mugabe au Zimbabwe.
Toutefois, la montée en puissance de la Première Dame est particulièrement contestée, à l’échelle même du parti au pouvoir, en outre, Grace Mugabe déferle les chroniques et enchaîne les frasques médiatiques. Plus récemment, lors d’une réunion publique, tenue à Bulawayo, dans le sud-ouest du Zimbabwe, Grace Mugabe s’adressait à la foule en présence du président, des jeunes du ZANU, ont scandé « Nous détestons ce que vous faites». Après avoir été relâchés le 10 novembre, le président estime que l’autorité de l’Etat a été bafoué.