Au premier abord, le Tchad ( 17 millions d’habitants), le Rwanda (12 millions d’habitants) et l’Angola (21 millions) n’ont que peu de choses en communs. Le premier est à la limite de l’Afrique sahélienne et de l’Afrique centrale, ancien cul-de-sac de l’AEF (Afrique Équatoriale Française). Le second est au cœur de l’Afrique des Grands Lacs, ancienne colonie allemande puis belge. Quant au troisième, il s’agit d’une ancienne colonie portugaise, placée sur le littoral atlantique, à la frontière de l’Afrique centrale et de l’Afrique australe.
Pourtant il s’agit actuellement de puissances géopolitiques majeures dans leur région spécifique ainsi que dans la région où leurs influences s’entrecroisent : l’Afrique centrale. Les 2 guerres du Congo, véritables guerres continentales ont mis en exergue et révélé la place centrale de l’armée et de son efficacité pour imposer son influence. Si ces 3 pays diffèrent dans leur modèle économique, l’armée est l’élément majeur qui leur permet aujourd’hui d’être au cœur du jeu géopolitique en Afrique subsaharienne, au delà des enjeux sécuritaires. Leur puissance militaire devient alors l’atout et l’instrument majeur de leur diplomatie et de leur influence.
L’acquisition de l’expertise militaire
Il est de notoriété publique de reconnaître à ces 3 pays une puissance militaire non commune dans le continent subsaharien. Tchad, Rwanda, Angola ont acquis de manière différente l’expertise militaire ainsi que la renommée voire la crainte qu’inspirent leurs troupes.
Pour le Tchad, il s’agit d’une récupération contemporaine de l’imagerie des cavaliers du Kanem-Bornou (ancien royaume musulman médiéval situé au nord du Tchad),adepte de la razzia, dont l’effet principal est la surprise et la rapidité. Il s’agit là d’une technique militaire parfaitement adaptée aux terrains désertiques et sahéliens. Cette imagerie populaire a persisté grâce à l’efficacité actuelle des troupes tchadiennes, adepte de cette technique de la razzia.
A l’époque coloniale, le Tchad n’a connu qu’une administration militaire, loin de Brazzaville capitale de l’AEF. La colonie ne connut qu’une direction militaire, toujours aux marges de l’AEF et jamais vraiment contrôlée, l’armée y a joué plus qu’ailleurs un rôle politique direct pendant une grande période. La démilitarisation des élites guerrières autochtones n’eut jamais réellement lieu ( comme ce fut le cas des élites Peuls en Afrique de l’Ouest ou en Cameroun qui ont déclenché divers djihads au XIX éme siècle). Au contraire la militarisation via les élites militaires française est une constante de la vie politique du Tchad, qui maintient avec la France un partenariat militaire particulier, consacré en 1976 par un accord de partenariat militaire technique. Le Tchad possède aussi par ailleurs la deuxième plus grande présence de militaires (en dehors de toute opération extérieure) avec 900 militaires en permanence à N’djamena.
La puissance militaire de l’Angola trouve son origine dans les fondations de l’état moderne angolais. En effet, alors que la décolonisation se déroule en grande partie autour des années 60 dans les colonies françaises et britanniques, le Portugal refuse de démanteler son empire colonial. Il s’ensuit une guerre d’indépendance en Angola, mené parallèlement par le MPLA d’Augusto Neto d’obédience marxiste et le FNLA de Roberto Holden plus marqué par le nationalisme kongo et l’UNITA de Jonas Savimbi marqué par l’anticommunisme. Les 3 mouvements antagonistes mènent une guérilla contre le gouvernement colonial portugais, chacun de leur côté. L’UNITA de Jonas Savimbi, marqué par l’anticommunisme, joue un rôle mineur dans la guerre d’indépendance. Après la révolution des oeillets et la chute de Salazar en 1974, le Portugal, miné économiquement par les guerres d’indépendance, négocie et l’Angola accède à l’indépendance le 11 novembre 1975 après 15 ans de guérilla, avec Neto comme premier président.
Le MPLA devient le parti au pouvoir et ses forces ayant mené la guerre d’indépendance composent en grande majorité les FAA (Forces armées angolaises). La guerre civile se déclenche dans la foulée, les deux autres mouvements se liguant contre le MPLA, désormais pouvoir central en place. Suite à un revers militaire, le FNLA est définitivement hors course très rapidement. Il s’en suit alors une guerre civile entre le MPLA, pouvoir gouvernemental de l’Angola et l’UNITA de Jonas Savimbi. La guerre civile angolaise va durer 27 ans, considérée comme définitivement terminée avec la mort de Savimbi en 2002 tué par les FAA.
Il en résulte que le MPLA et ses forces militaires, devenues FAA, ont connu avec une certaine continuité près de 42 ans de guérilla, avec notamment l’emploi d’enfants soldats n’ayant connu que la guerre de leur enfance jusqu’à un âge mûr. Que cela soit la guerre d’indépendance ou la guerre civile, le MPLA a gagné soit militairement soit politiquement tous les conflits auxquels il a participé. Aucune structure d’état africain n’a accumulé autant d’expérience militaire avec une telle continuité. Dos Santos, vice-président sous Neto, lui succède à la tête de l’Etat à sa mort en 1979 et est depuis le dirigeant de l’Angola et du MPLA.
La prépondérance militaire du Rwanda est le fruit d’une volonté politique de reprendre le pouvoir par la force par une élite rwandaise tutsi en exil ou née en exil en Ouganda et dont le génocide des tutsi a été un élément déclencheur pour amorcer la reconquête du pouvoir. Formées militairement sous la rébellion de Yoweri Musuveni contre Milton Obote en Ouganda(1981-1986), ces élites militaires rwandaises tutsi participent avec succès à la prise de pouvoir de Museveni en 1986. Possédant des postes de commandement, les militaires ougandais critiquent leur influence prépondérante. En 1987, les exilés tutsi rwandais créent alors le FPR (Front patriotique rwandais), pensant alors le moment venu pour prendre le pouvoir au Rwanda par la force. Le fondateur du FPR est Fred Rwigema, ancien secrétaire d’état à la défense de Museveni. L’actuel président rwandais Paul Kagame, membre du FPR, est l’ancien chef de la sécurité militaire. Après l’échec des pourparlers en 1990 avec le pouvoir rwandais, le FPR déclenche la première offensive contre le pouvoir rwandais, sans succès(mort de Fred Rwigema). En 1994 suite à l’attentat contre le président hutu Juvénal Habyarimana, le génocide tutsi démarre par les forces gouvernementales ainsi que les milices interahamwe. En réponse à cela, le FPR dirigé par Kagame désormais envahit le Rwanda et gagne le pouvoir avec des troupes minoritaires.
Des armées qui dictent les règles du jeu géopolitique
La société tchadienne via la prolifération du mercenariat et des milices (notamment employées sous le régime de Kadhafi) connait une assez forte militarisation en dehors des troupes officielles.La présence de milices et de mercenaires tchadiens dans les conflits des deux Congo confirment l’influence militaire et le rôle que prétend jouer le Tchad dans la région. Celui-ci jouera un rôle non négligeable dans la victoire militaire de Denis Sassou-Nguesso au Congo Brazzaville en 1997 via des milices auprès des Cobras, la milice de Denis Sassou-Nguesso. Plus récemment, dans la lutte contre Boko Haram ou au Mali, fondu dans la MISMA ou en dehors, le Tchad se distingue par son efficacité certaine dans le combat dans le désert. L’armée tchadienne maitrise en effet la technique de la razzia, également usitée par les groupes terrorises dans le Sahel et par Boko Haram. Le succès et l’efficacité militaire permet au Tchad malgré un poids économique moindre de s’affirmer comme acteur incontournable. Ainsi en République Centrafricaine, le régime tchadien intervient plusieurs fois pour sauver le régime de François Bozizé face aux rebelles de l’UFDR en 2006 (une composante de la future Seleka). Lors de la guerre civile entre François Bozizé et la Seleka, l’armée tchadienne envoie aussi un contingent, bien que dans le même temps des mercernaires tchadiens la composent. Que cela soit en faveur du pouvoir central ou contre lui, le Tchad a un rôle majeur dans le devenir politique en République centrafricaine.
Le rôle du Rwanda et de son intervention armée est lui majeur puisqu’il est à l’origine des deux guerres du Congo, considérées comme les premières guerres continentales africaines contemporaines. En effet, les forces du FPR devenues les nouvelles FAR (Forces armées rwandaises), à la recherche des génocidaires hutu réfugiées au Zaïre n’hésitent pas à pénétrer sur le territoire pour les déloger. Le changement de régime au Zaïre ainsi que la nécessité de combler l’effort de guerre du FPR sont autant de facteurs du changement géopolitique de la région. L’armée rwandaise y a joué en tant qu’acteur et déclencheur, plaçant aussi parmi le nouveau gouvernement de Laurent Désiré Kabila des dirigeants militaires rwandais tels que James Kabarebe.
De plus, le changement de statut du Rwanda, de pays pauvre et victimaire à puissance militaire victorieuse, donne lieu à de plus grandes revendications dans l’ordre géopolitique régional. Lors de la deuxième guerre du Congo contre Laurent Désiré Kabila, les intérêts de l’Ouganda et du Rwanda divergent, jusqu’à la rupture avec la bataille de Kisangani. Cette bataille voit la victoire militaire des forces rwandaise, confirmant leur supériorité sur l’Ouganda jusqu’à présent puissance régionale principale.
L’Angola est l’acteur militaire le plus interventionniste, intervenant à la fois en RDC et au Congo Brazzaville. En RDC, elle intervint auprès de Laurent Désiré Kabila, et au Congo Brazzaville auprès de Denis Sassou-Nguesso. L’extermination des rébellions potentielles (UNITA, enclave du Cabinda) est aussi le moteur de sa géopolitique armée, motivant ses alliances et ses interventions armées. Si le Rwanda fut l’arbitre en RDC, l’Angola fut l’arbitre au Congo Brazzaville.
Leader politique et chef de guerre
Le régime actuel d’Idriss Déby pousse à son paroxysme cette particularité tchadienne. En effet, Idriss Déby est l’un des derniers chefs de guerre exerçant le pouvoir en Afrique subsaharienne; succédant à Hissène Habré qu’il chasse du pouvoir avant d’être désigné à la suite de la conférence nationale en 1991. Son prestige militaire personnel est une partie non négligeable de son pouvoir personnel, les armes à la main il reconquiert le palais présidentiel et son pouvoir vacillant en 2005.
Paul Kagame, en tant que membre du FPR, suit un stage de commandement militaire à l’Ecole de Guerre supérieure de Fort Leavenworth (Kansas, USA) en 1990. A la tête du FPR, il met en déroute les troupes des FAR pourtant supérieures en nombre (15 000 face à 50 000). Après la victoire militaire du FPR, Paul Kagame en tant que vice président du Rwanda renforce l’appareil militaire rwandais. La victoire face à l’Ouganda lors de la bataille de Kisangani ainsi que l’extinction de la rébellion en 1998 confirme son statut de chef de guerre victorieux, préparant ainsi sans accroc sa prise du pouvoir en 2000, suite à la démission du président Bizimungu.
Dos Santos, quant à lui, dirige l’Angola et le MPLA depuis 1979. Il partage toutes les campagnes victorieuses du MPLA depuis la guérilla face au Portugal. L’appareil politique et militaire y étant commun à travers le MPLA dès sa fondation en 1963, le militarisme y est un rouage indissociable du pouvoir politique de Dos Santos.
Conclusion
La force armée des régimes tchadiens, rwandais et angolais a été acquise par des élites politiques lors de combat intérieurs ou d’une formation à l’étranger. Celle-ci devient un pilier dès lors qu’elle est développée en expertise par des leaders politiques ou un groupe d’élites déterminées à convertir cette expertise en domination nationale puis en hégémonie régionale, notamment dans la course aux matières premières en Afrique centrale.
Bruce MATESO
English version
At first sight, Chad (17 million inhabitants), Rwanda (12 million inhabitants) and Angola (21 million inhabitants) have very little in common. The first is at the limit of the Sahelian and Central Africa, a former dead-end of the FEA (French Equatorial Africa). The second is at the heart of the Great Lakes region, a former German colony then Belgian. The third is a former Portuguese colony, located on the Atlantic coastline, at the border between Central and Southern Africa.
However, they are currently major geopolitical powers in their specific region and their area of influence: Central Africa. The two Congolese wars, these continental wars stressed and pointed out the central place that these countries now occupy. If these 3 countries differ in their economic model, the army is the key element that enables them to be at the heart of the geopolitical game in Sub-Saharan Africa, beyond security issues. Their military power becomes the major asset of their diplomacy and their influence.
The acquisition of a military expertise
It’s common to think that these three countries don’t have any common military power in the Sub-Saharan region. Chad, Rwanda and Angola have developed different military expertise while they developed their military reputation or even the fear inspired by their troops.
As far as Chad is concerned, it is a recent recuperation of Kanem-Bornou’s cavalry (an old medieval Muslim kingdom in the North of Chad), which practiced raiding with the effect to surprise the enemy by the speed of the assault. It is a suitable military technique to desert and Sahelian locations.
This popular imagery maintained until now thanks to the current efficiency of the Chadian troops, adept of this military technique. During colonial times, Chad has just known a military administration, and was far from Brazzaville (at the time, capital city of the French Equatorial African territories). This military direction was in the margins of the FEA and was never well controlled. This particular situation explains why the army had there a direct political role. Never the warrior’s elites were fully demilitarized (for e.g. the Fulani elites in West Africa, especially in Cameroon, that led several jihads in the XIXth century).
On the contrary, the militarization organized by the French elites is a constant of the Chadian political life. Chad maintains with France a military partnership, reinforced in 1976 with a formal military technical agreement. Furthermore, Chad has the second largest military presence (from any outside involvement) with 900 soldiers available in N’djamena.
The military power of Angola comes from the foundations of the Angolan modern state. Indeed, while the former French and British colonies accessed to their independence during the 60s, Portugal refused to dismantle its colonial empire. This led to an independence war in Angola, driven simultaneously by the MPLA of Augusto Neto (a Marxist orientation movement) and the FNLA of Roberto Holden marked by nationalism Congo and the UNITA of Jonas Savimbi, an anticommunist movement.
The three antagonist movements conducted an active insurgency against the colonial Portuguese government independently. Savimbi’s UNITA, rooted in its anticommunism, had a minor role in this independence war. After the Revolution of the Carnations and Salazar’s collapse in 1974, Portugal economically undermined by these independence wars, negotiated with Angola which became independent on November 11, 1975 after 15 years of insurgency. Neto became the first president of Angola.
MPLA became the governing party and its forces which won the independence war formed the majority of the Angolan armed forces (AAF). Following this victory, the civil war triggered, the two other movements allied against the MPLA, the central government. After a military defeat, the FNLA was shortly out of the race. Then, a civil war between the MPLA and Savimbi’s UNITA followed. The Angolan civil war lasted 27 years. Savimbi’s death, killed by the AAF, in 2002 ended definitely this war.
So, the MPLA and its military forces became AAF, have experienced insurgency during 42 years with the use of children, who only knew conflict from their childhood to their adulthood. Whether it was the independence war or the civil war, the MPLA won all the conflict in which it was involved at the military and political level. None of the African states acquired so much experience with such continuity. Dos Santos, vice-president under Neto’s rule, succeeded him as head of the Angolan state when he died in 1979. He is still the ruler of Angola and the MPLA.
The military preponderance of Rwanda stems from a political commitment to take back the power by force led by Rwandan Tutsi elite in exile or born in exile (for e.g. in Uganda). The genocide of the Tutsis was a trigger to initiate the recapture of power. Military trained during Yoweri Museveni’s insurgency against Milton Oboto in Uganda (1981-1986), these Tutsi Rwandan military elites participated in, with success, Museveni’s seizure of power in 1986. Because they had the command posts, the Ugandan soldiers criticized their influence. In 1987, the Tutsi exiled created the RPF (Rwandan Patriotic Front), which was willing to take back the power in Rwanda by force. The founder of the RPF was Fred Rwigena, former secretary of Defense under Museveni’s rule.
The current Rwandan president is Paul Kagame, member of the RPF and former chief of military security. After the failure of the talks with the Rwandan power in 1990, RPF triggered the first offensive against the Rwandan power, unsuccessfully (Fred Rwigema died during the assault). In 1994, following the attack against the Hutu president Juvénal Habyarimana, the genocide of the Tutsis started with the governmental forces and the interchange militias. In response, RPF led by Kagamé invaded Rwanda and won the power with troops few in number.
Armies which dictate the rules of the geopolitical game
The Chadian society, thanks to the proliferation of mercenaries and militias (especially employed under Khadafy rule), is highly militarized outside official troops. The presence of Chadian militias and mercenaries in the first and second Congolese wars confirms the military influence and the role Chad wants to play within this region. Chad would play an important role in Denis Sassou Nguesso’s military victory in Congo-Brazzaville, via militias linked to the Cobras, Denis Sassou-Nguesso’s private militia.
More recently, in the fight against Boko Haram or in Mali, integrated to the MINUSMA, Chad is remarkable for its efficiency in combating in the desert. Indeed, the Chadian army controls the military technique of raiding, also used by terrorist groups in Sahel and by Boko Haram. This success and its military efficiency enable Chad, despite a very little economic weight, to emerge as a key player in the region. For example, in Central African Republic, the Chadian regime takes action to save François Bozizé’s regime against the rebels of the UFDR in 2006 (a part of the future Seleka). During the civil war between François Bozizé and the Seleka, the Chadian army sends also a contingent while Chadian mercenaries join the army.
Whether it is in favor of the central power or against it, Chad has a key role in the political future of the Central African Republic.
The role of Rwanda and its military intervention is highly important as it is at the origin of the two wars in Congo, which are viewed as the first African continental wars. Indeed, the FPR forces which have become the RAF (Rwandan armed forces), looking for Hutu genocidaires who fled to Zaire, didn’t hesitate to enter the territory to dislodge them. The change of regime in Zaire and the necessity to cover the FPR’s war effort are factors of the geopolitical change of the region. The Rwandan army has a key role as an actor and trigger and place, in Laurent Désiré Kabila’s new government, Rwandan military officers such as James Kabarebe.
Besides, the change of status in Rwanda, from a little poor country to a victorious military power, creates new claims in the regional geopolitical order. During the Congolese second war against Laurent Désiré Kabila, the Ugandan and Rwandan interest differ until the break with the battle of Kisangani. This battle was won by the Rwandan armed forces and confirms its superiority over Uganda which was the former regional power.
Angola is the most interventionist military actor, by acting both in RDC and Congo-Brazzaville. In RDC, it intervenes alongside Laurent Désiré Kabila and in Congo-Brazzaville alongside Denis Sassou-Nguesso. The extermination of potential rebellions (Unita, the enclave of Cabinda) is also the driving force of its military geopolitics, motivating its alliances and military interventions. If the Rwanda was the referee in RDC, Angola was the referees in Congo-Brazzaville.
Political leader and warlord
The current regime of Idriss Déby has pushed this Chadian particularity to a veritable paroxysm. Indeed, Idriss Déby is one of the last warlord in office in the Sub-Saharan Africa; succeeding to Hissène Habré that he pushed away from power before being appointed to the office at the national conference in 1991, his military prestige is an important part of his personal power, he took arms to win back the presidential palace and its shaky power in 2005.
Paul Kagamé, as a member of the FPR, did an internship in military command at the United States Army Command and General Staff College (Fort Leavenworth, Kansas) in 1990. At the head of the FPR, he routed the RAF however in greater number (15 000 against 5000). After the military victory of the FPR, Kagamé as Rwanda’s vice -president strengthened the military machine. The victory against Uganda at the Kisangani battle and the end of the rebellion in 1998 consolidated his status as a victorious warlord; this prepared the smooth seizure of power in 2000, following the resignation by the president Bizimungu.
Dos Santos rules Angola and the MPLA since 1979. He shares all the successful military campaigns since the victorious guerrilla against Portugal. Both political and military machine are common within the MPLA since its foundation in 1963, militarism and the political power are deeply intertwined.
To conclude, the armed force of the Chadian, Rwandan and Angolan regimes was acquired by political elites during interior struggles or during a training course abroad. This armed force become a pillar once it developed in expertise by political leaders or an elite group determined to convert this expertise into a national domination then a regional hegemony, especially in the rush to lay hands on raw materials Central Africa.
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